Le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Fathi Belhaj, annonce la création, prochainement, d’une banque coopérative dont l’activité sera axée sur le financement des institutions économiques sociales et solidaires.
Dans une déclaration à la TAP en marge d’un atelier de travail sur les conditions et les procédures d’attribution du label “Institution économique sociale et solidaire”, tenue mercredi 15 juillet 2020, Belhaj a indiqué qu'”en vertu de la nouvelle loi, les institutions actives dans le domaine de l’économie solidaire bénéficieront de motivations financières de la banque, qui sera créée au moyen de financements étatique “.
Concernant l’atelier lui-même, il a indiqué que celui-ci vise à définir une formule consensuelle pour le projet de décret gouvernemental concernant les conditions et les procédures d’attribution du label ” Institution économique sociale et solidaire ” conformément à ce qui était mentionné dans la nouvelle loi et avec la participation des parties concernées telles que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’Artisanat (UTICA) et d’autres ministères concernés.
Pour sa part, le coordinateur scientifique de la loi sur l’économie sociale et solidaire au sein de l’UGTT, Lotfi Ben Aissa, a rappelé la réserve de la centrale syndicale concernant le caractère obligatoire de l’obtention du label en question pour certaines institutions actives dans le domaine, à l’instar des coopératives et les sociétés mutualistes des services agricoles.
Il a expliqué que le syndicat a suggéré d’exempter les institutions actives dans le secteur, avant la promulgation de la loi et, appelant à la nécessité de faire bénéficier ces institutions du système de financement, à condition que son activité apporte des avantages sociaux.
L’UGTT appelle à mettre à disposition des institutions en faillite, des mécanismes de financement fournis par la banque coopérative et à leur permettre de convertir leurs institutions privées en faillite, en coopératives de travailleurs, a-t-i ajouté. Il a estimé que cette mesure serait à même de créer une dynamique d’investissement et de soutenir le tissu économique en Tunisie.
De son côté, le coordinateur du projet ” Promess ” (Promotion des organisations et mécanismes de l’économie sociales et solidaire) à l’Organisation internationale du travail (OIT), Karim Toumi, a précisé que les institutions opérant dans le secteur, bénéficieront d’une partie des marchés public.
Le projet “Promess” lancé par l’OIT depuis 2016 vise à mettre en place le cadre juridique et institutionnel et les mécanismes de financement de l’économie sociale et solidaire en Tunisie.
Toumi a indiqué que la prochaine étape connaîtra un travail de fond sur les statistiques relatives au nombre d’institutions agricoles actives dans l’économie solidaire et sociale en Tunisie, en coopération avec le Conseil national de la statistique, dans l’objectif de contribuer à l’activation de toutes les dispositions juridiques de la loi sociale et solidaire et de mettre en place les structures nécessaires à sa mise en œuvre, avec la création de 100 mille postes d’emploi à l’horizon 2025.