La 8ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), se tiendra officiellement, en Tunisie en 2022. C’est le deuxième pays africain à abriter cet évènement dédié à la coopération Japon-Afrique, après le Kenya en 2016, a annoncé, jeudi, l’Ambassade du Japon en Tunisie.
“Initiée par le gouvernement du Japon depuis 1993, cette conférence internationale vise à accélérer les dialogues politiques entre les dirigeants africains et les partenaires de développement sur les défis auxquels le continent est confronté. C’est un forum multilatéral regroupant aussi bien le Japon et les pays africains, que des organisations internationales, des pays partenaires de développement, des entreprises privées et des organisations de la société civile impliquées dans le développement de l’Afrique”, précise l’ambassade.
Concernant la TICAD 8, l’Ambassadeur du Japon à Tunis, Shinsuke Shinizu a déclaré que l’accent sera mis sur la consolidation de l’investissement privé, précisant qu’un forum d’affaires se tiendra parallèlement, aux réunions gouvernementales. Un partenariat entre les entreprises japonaises et tunisiennes sera établi, dans l’objectif de développer le secteur privé et améliorer le climat des affaires. Le secteur de la santé et la relance économique post-COVID pour les pays africains, est également, à l’ordre du jour de la TICAD 8.
L’Ambassade du Japon en Tunisie, a fait savoir que “le Japon continuera à travers la TICAD 8, d’apporter un solide soutien au développement de l’Afrique, la plus grande zone prometteuse du 21ème siècle, mais qui est également, confrontée à divers défis tels que, les conflits et la pauvreté. Le COVID-19 a révélé la vulnérabilité de l’Afrique, notamment dans les secteurs médicaux et de la santé”.
En ce qui concerne la coopération tuniso-japonaise, le Japon a co-financé, à travers ses mécanismes de coopération, plusieurs projets en Tunisie, dont celui de la construction du Pont Radès-la Goulette, la centrale électrique à cycle combiné de Radès et la station de dessalement d’eau de mer à Sfax. Le montant des prêts d’appui au développement japonais accordés à la Tunisie s’élève à 7,5 milliards de dinars tunisiens (341,2 milliards de Yen). Au total, 22 entreprises japonaises sont installées en Tunisie, jusqu’à ce jour.
A l’échelle régionale, le nombre des entreprises japonaises en Afrique a augmenté de 520 en 2010, à 796 entreprises en 2017, selon le ministère japonais des affaires étrangères. La plupart des entreprises exercent dans le domaine des industries manufacturières (28,4%) suivi par le commerce de gros et de détail (24,8%).
Pour mémoire, la TICAD était organisée, avant 2013, tous les cinq ans au Japon, mais depuis 2016 l’événement se tient tous les trois ans de façon alternée au Japon et en Afrique.
En 2016, plus de 10 000 personnes ont participé à la “TICAD7” à Nairobi au Kenya, dont 42 dirigeants africains de 53 pays et 52 pays partenaires au développement.
La conférence a permis, selon les services diplomatiques japonais, de réaliser plus de 20 milliards de dollars d’investissements privés, à travers la mise en valeur de l’entreprise au centre de TICAD et de soutenir des initiatives en Afrique, dont l’initiative “NAPSA”, (New approch for peace).
Côté investissement, le secteur privé japonais s’est engagé, lors de la précédente édition, à investir 20 milliards de dollars sur trois ans, en Afrique. Le Japon s’est engagé, à cette occasion, à former 3000 personnes sur une période de 6 ans, dans le cadre du “Abe initiative” et 140 000 personnes par d’autres programmes (santé, Sciences et Technologies, sécurité).
Durant la prochaine conférence, la Tunisie pourrait être le point de jonction entre le Japon et le continent africain. “C’est le moment opportun pour marquer le début de la mise en oeuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’agenda 2063”, selon l’ambassade du Japon en Tunisie.
L’AGENDA 2063 est le schéma et le plan directeur de l’Afrique visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir. C’est le cadre stratégique du continent qui vise à atteindre son objectif de développement inclusif et durable.