Le Syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques, a tenu, jeudi, une conférence de presse sur l’affaire du feuilleton “27” qui refait surface.
Ce feuilleton réalisé, produit et écrit par Yosri Bouassida a été diffusé, au mois de Ramadan dernier, sur la chaîne Al Wataniya 1 en vertu d’un contrat entre l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT), en tant que producteur exécutif, et le producteur.
Jamel Aroui, secrétaire général du Syndicat a déclaré être à la fois “surpris” et “étonné ” de la position de l’Etablissement de la télévision nationale au sujet des artistes n’ayant pas encore perçu les cachets de leur participation dans ce feuilleton.
La gestion de l’argent public est une responsabilité que la télévision nationale se doit d’assumer avec tout le sérieux requis et en garantissant les droits des parties concernées, a-t-il dit”. Il a déploré le fait que l’institution ” traite avec certains producteurs en dehors du secteur “, selon ses dires.
A cela s’ajoute ce qu’il qualifie de production ” médiocre ” que l’institution publique a pris l’habitude de diffuser durant les dernières années “, tout en rappelant que la Wataniya dispose des équipements techniques nécessaires pour la réalisation d’œuvres dramatiques de qualité pouvant concurrencer les plus grosses productions sur le marché de l’audiovisuel.
Au-delà de la mauvaise gestion des moyens de la Télé qu’il pointe du doigt, Aroui évoque la conjoncture sanitaire et ses répercussions sur le secteur culturel et artistique. Selon lui, cette crise a encore plus ” affecté l’artiste tunisien vivant des conditions assez dures “.
A la lumière de ce constat, il a estimé urgent de dynamiser l’application des lois qui régissent les secteurs et à adopter la loi qui protège les professionnels.
Aroui a appelé les artistes et comédiens à briser le silence et à être de solidaires entre eux, citant à cet égard le cas du célèbre acteur Hichem Rostom qui était en grève de la faim. L’artiste, -ayant interrompu sa grève depuis quelques jours-, protestait le traitement à son égard de la part de la télévision nationale accusé de n’avoir pas honoré ses engagements envers lui.
L’actrice Amel Alouène rejoint Aroui dans son appel à la solidarité entre artistes, surtout que l’affaire concerne une icône dans le milieu et l’un des grands comédiens de la scène actuelle artistique actuelle. Elle a déploré le silence de ses collègues artistes en cette affaire du feuilleton ” 27 ” ce qui a lourdement affecté ceux qui n’ont pas peu percevoir leurs cachets.
L’actrice a imputé la télévision nationale la responsabilité ayant conduit à cette polémique, tout en rappelant que l’institution dispose de comités de sélection des feuilletons qu’elle adopte en tant que producteur exécutif.
La conférence a eu lieu en l’absence de la plupart de l’équipe artistique du feuilleton qui depuis sa diffusion avait créé une grande polémique entre équipe artistiques et production.
Ce rendez-vous avec les médias fait suite à un communiqué, en date du 02 mai dernier, dans lequel le Syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques annonçait avoir engagé une équipe d’avocats pour défendre les droits des artistes lésés.
” Après épuisement de toutes solutions à l’amiable, le syndicat avait déclaré qu’il saisit la justice, en entamant des poursuites à l’encontre des chaînes et des producteurs exécutifs n’ayant pas honoré leurs engagements envers les acteurs “.
Cette affaire refait surface après avoir fait l’objet deux précédents communiqués de la Wataniya dont celui publié le 7 juillet par la direction de la communication qui rappelle les closes du contrat entre la Télé Nationale en tant que producteur exécutif et le producteur de l’œuvre. Le contrat stipule la responsabilité de ce dernier à l’égard de la partie contractante et non les parties tiers dont l’équipe artistique, selon la même source.
Al Wataniya 1, dénonçait une campagne diffamatoire l’accusant de n’avoir pas honoré ses engagements envers un acteur dans une série télévisée diffusée au mois de Ramadan dernier sans pour autant les nommer clairement.
Le 16 juin dernier, l’institution publique rappelle les closes d’un contrat qui garantit ses droits et ses obligations et indique avoir honoré ses engagement financiers envers le producteur. L’institution n’assume aucune responsabilité en cas de non payement ou tout autre incident tel qu’il est le cas avec l’acteur concerné, avait-on alors indiqué.