Une masse salariale de la fonction publique qui plombe le budget de l’Etat, un casse-tête pour tous les gouvernements qui se sont succédé depuis dix ans. Des recrutements en masse du temps de la Troïka et des différents gouvernements d’Ennahdha, des négociations périodiques avec les syndicats ont fini par faire exploser cette masse dans les budgets. Les avertissements de la banque mondiale et du FMI n’ont rien changé.
Et voilà que des députés décident sans consultation du gouvernement de faire adopté une loi obligeant au recrutement des chômeurs diplômés du supérieur dans la fonction publique s’ils cumulent une durée de chômage de plus de 10 ans.
“Certains députés ont estimé que l’adoption de ce projet de loi constitue une étape importante à même de réduire le chômage des diplômes du supérieur par le biais du recrutement dans le secteur public, appelant le gouvernement à hâter sa mise en œuvre et à fournir les ressources financières nécessaires pour couvrir le coût des recrutements”.
Une loi qui a tout l’air d’être une manœuvre d’Ennahdha pour mettre en difficulté le gouvernement et le président de la République, pour le président du Bloc d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, “cette loi constitue un acquis important qui répond aux revendications des sans-emploi”, appelant le gouvernement “à assumer sa responsabilité pour résoudre le problème du chômage”.
Des députés s’attendent à un recours du gouvernement contre cette loi devant l’Instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des lois. Ils ont souligné que le gouvernement avait envoyé une correspondance à l’ARP exprimant son refus de l’adoption de ce projet de loi en raison de l’absence de coordination et d’information lui permettant de fournir les ressources financières nécessaires pour couvrir les coûts de ces recrutements.
Le projet de loi 27/2020 devrait assurer aux diplômés de l’enseignement supérieur sans-emploi, dont la durée du chômage est de plus de 10 ans, le droit de recrutement direct dans le secteur public selon des critères prédéterminés.