Les travaux du forum international sur “Les Objectifs de développement durable (ODD) du point de vue genre : les priorités de la Tunisie après la pandémie Covid-19” ont démarré lundi 10 août à Tunis à l’initiative du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors avec la participation de représentants de plusieurs pays, d’organisations internationales et nationales, de compétences des différents domaines et de représentants de structures publiques et des composantes de la société civiles.
Le premier jour de ce forum (qui se tient les 10, 11 et 12 courant) et qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la femme, correspondant au 13 août de chaque année, des cercles de débat ont été organisés pour jeter la lumière sur plusieurs questions dont la lutte contre les violences faites aux femmes, la numérisation et l’innovation au service de l’égalité et les ODD et leur contribution à consacrer l’égalité Homme/Femme.
Lors du premier atelier qui a porté sur les difficultés rencontrées par les femmes pendant le confinement sanitaire général en Tunisie en raison de la violence conjugale, Ahlam Bouserwal, coordinatrice du programme ONU/Femmes, a souligné que la violence a nettement augmenté pendant cette période avec plus de 4000 cas de violence à l’égard des femmes et des enfants.
Des représentants d’associations ayant pris part à cette rencontre dont l’Association tunisienne des femmes démocrates ont indiqué que la justice n’a pas prêté attention à ce phénomène et que les tribunaux et plusieurs structures chargées des affaires sociales ont été fermés, en particulier pendant la première période de quarantaine.
En ce qui concerne le volet sanitaire, les spécialistes ont estimé que la femme violenté n’a pas été prise en charge, notamment, dans certaines régions de l’intérieur qui manquent encore de certains équipements de santé, appelant à rembourser les frais de soins dépensés par les victimes.
Le ministère de la Femme a enregistré, au cours de la période allant du début du confinement jusqu’au 3 mai 2020, environ 6 700 appels sur la ligne verte 1899 d’écoute, de conseil et d’orientation pour les femmes et les enfants victimes de violence, répartis entre 134 violences physiques, 1 462 violences psychologiques et 329 violences sexuelles, 763 violences économiques, 15 violences institutionnelles et 1 624 violences verbales, ainsi que 448 avis pour enfants menacés et 38 avis pour personnes âgées.
La première journée du forum comprend les travaux des comités sectoriels, à travers la mobilisation des représentants des structures gouvernementales, du secteur privé et des organisations de la société civile, avec la participation des agences intergouvernementales de coopération internationale, pour formuler des recommandations appelant à prendre en compte le genre dans les plan de développement, y compris les mesures à prendre à court terme.