La masse salariale de l’administration a augmenté, en 2019, de 13,5% pour atteindre 16,767 milliards de dinars MDT contre 14,776 milliards de dinars en 2018, révèle le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie au titre de 2019.
La masse salariale représente, selon la BCT, la part la plus importante des dépenses de l’Etat liées au fonctionnement, soit 63,4%, et ce malgré l’adoption d’une politique de réduction des recrutements et la non reconduction de la mesure relative à la création du crédit d’impôt.
D’après la Banque centrale, les dépenses de fonctionnement relatives notamment aux rubriques des salaires et de la compensation prédominent encore la structure des dépenses de l’Etat, au détriment des dépenses d’investissement.
Ainsi, les dépenses de fonctionnement ont enregistré une augmentation de 11,6% en 2019 contre 10,5% en 2018, pour se situer à 26,426 milliards de dinars.
Ce niveau qui demeure ” élevé “, estime la BCT, a été toutefois tiré par la hausse continue des charges liées à la masse salariale de l’Administration suite aux augmentations salariales décidées au début de l’année 2019 outre les charges liées à la compensation (carburants, transport et produits de base) qui restent, néanmoins, prépondérantes.
Suite à la poursuite de la hausse des dépenses de fonctionnement outre celles liées aux intérêts de la dette, les dépenses totales de l’Etat ont enregistré, en 2019, un accroissement de 11,9% contre 10,1% en 2018 pour s’établir à 42,254 milliards de dinars.
La BCT prévoit, cependant, une décélération du rythme d’accroissement des dépenses totales de fonctionnement, au titre de 2020, pour se situer à 28.263 MDT. L’Institution financière s’attend, en particulier, à un ralentissement des dépenses de compensation en relation avec la chute du prix du pétrole.
Hausse “timide” des dépenses d’équipement
S’agissant des dépenses d’équipement relatives aux investissements directs et au financement public, elles ont enregistré, en 2019, une hausse timide de 3,3% par rapport à 2018, pour atteindre 6.140 millions de dinars contre 5,944 millions de dinars en 2018. Cela représente 29% de l’investissement global.
Par rapport au budget de l’Etat, ces dépenses n’ont représenté que 14,5% en 2019 contre 15,7% en 2018.
S’agissant du service de la dette, les décaissements au titre de remboursement de la dette publique, en principal et intérêts, au titre de l’année 2019, ont atteint 9,588 milliards de dinars, soit une hausse de 20,9% contre 13,2% en 2018.
Cette évolution s’explique, essentiellement, par la hausse du service de la dette extérieure de 50,5% en raison, principalement, du remboursement de l’emprunt qatari de 250 millions de dollars et d’un autre emprunt obtenu sur le marché financier international assorti d’une garantie américaine pour un montant de 485 millions de dollars.
Quant au remboursement de la dette intérieure, il a enregistré un repli de 18,4%.