La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) est dans une situation critique qui nécessite une intervention urgente de l’Etat, selon son PDG, Chiheb Ben Ahmed.
Intervenant, au cours d’une conférence de presse tenue, mercredi 12 août, Ben Ahmed a expliqué que la détérioration de l’activité économique de la société est à l’origine de cette situation, ajoutant qu’à ce rythme, la SNCFT ne pourra pas continuer à travailler plus d’un ou deux ans”.
Il a fait savoir que la société fait face à une crise financière lourde, avec des prévisions qui tablent sur des pertes cumulées, d’ici fin 2020, de 890 millions de dinars (MDT), en plus du volume de la dette, qui s’est établi à 304 MDT, à fin du mois d’avril 2020.
Selon le responsable, la détérioration du chiffre d’affaires est expliquée par le maintien inchangé des tarifs, contre une augmentation des coûts, en plus de l’augmentation du service de la dette suite aux investissements effectués par la société dans les équipements.
Il a mis l’accent sur l’impact de la détérioration de l’infrastructure sur le niveau des services accordés par la société qui a enregistré une baisse de 38% du nombre de passagers.
Il appelle dans ce cadre au sauvetage et à la restructuration de la société, soulignant la nécessité de réhabiliter l’infrastructure de base via le renouvellement de l’ensemble des équipements et du réseau ferroviaire. Et de rappeler que la société exploitent des rails qui datent presque de 120 ans.
La SNCFT accuse, depuis 2012 jusqu’à l’année 2019, un manque à gagner de l’ordre de 600 millions de dinars à cause des perturbations et des mouvements sociaux en rapport avec l’activité de transport des phosphates.
Ben Ahmed avait rappelé que 74 sit-in ont été observés sur les voies ferroviaires, depuis 2011 jusqu’à fin juillet 2020.
L’activité de la société en matière de transport des phosphates a régressé passant de 7,3 millions de tonnes annuellement en 2010, à 2 millions de tonnes en 2019, en raison du recours aux transporteurs privés.
Ben Ahmed a souligné l’absence d’investissements au sein de la SNSFT, depuis l’indépendance du pays, à cause du manque de volonté politique.