Les participants au Forum international sur “Les objectifs de développement durable du point de vue genre, priorités de la Tunisie après la pandémie de Covid-19”, ont appelé à institutionnaliser le genre dans tous les mécanismes de financement de manière à stimuler les initiatives des femmes dans les projets structurants et les moyennes entreprises et à ouvrir des horizons d’investissement dans les domaines modernes résultant de la pandémie de la Covid-19, dont, la numérisation et les nouvelles technologies.
Les recommandations issues du forum, ont porté sur la nécessité d’accélérer l’activation de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dans la mesure où ce domaine, contribuerait à aider les femmes à s’intégrer dans le cycle économique, en activant l’instance tunisienne d’économie sociale et solidaire.
Les participants ont également recommandé d’élaborer des guides d’orientation et des programmes d’action au niveau de toutes les coordinations régionales, afin de prendre en charge les femmes victimes de violence, dans l’objectif de booster l’efficacité de leur travail et de leurs interventions sur le terrain.
Ils ont estimé qu’il est nécessaire de diffuser les indicateurs basés sur le genre social dans toutes les structures publiques, de renforcer les capacités des personnes actives dans le domaine de la planification et des budgets pour mettre en œuvre cette approche, ainsi que la mise en place d’une ligne financement ou un fonds de garantie de prêts bancaires au profit des femmes, avec la signature de conventions de financement avec les institutions de financement pour les projets d’un niveau d’investissement supérieur à 150 mille dinars.
Le forum a également appelé au développement d’un système national pour soutenir les investissements qui incluent le genre et qui aspirent à une nouvelle vision pour soutenir l’entrepreneuriat dans le but d’assurer la présence des femmes dans des domaines prometteurs tels que l’environnement, l’énergie et l’industrie renouvelable, ainsi que la mise en place d’un programme national qui rassemble tous les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, afin de réduire le phénomène de décrochage scolaire dans les milieux urbains, semi-urbains et ruraux.
Le Forum a encore souligné l’importance d’établir des contrats-programmes entre l’Etat et les composantes de l’économie sociale et solidaire, dans le cadre du concept du contrat social, afin de permettre aux catégories précaires d’avoir un accès étroit aux services de sécurité sociale, dont les services destinés aux enfants et aux personnes âgées, le transport des étudiants dans les zones isolées et le transport des travailleuses agricoles.
Les participants ont recommandé le développement de programmes de réinsertion des auteurs de violence comme l’un des mécanismes de prévention les plus importants qui préviennent la violence à l’égard des femmes et rompent avec la récidive des crimes de violence domestique et en œuvrent à développer davantage les services fournis aux femmes victimes de violence sur la base de quatre critères qui sont: la proximité, la gratuité, l’accès aux services et la réactivité, notamment à travers la généralisation des centres de prise en charge des femmes victimes de violence.
Les recommandations du Forum ont également consisté en la mise en place d’une plateforme numérique pour la signalisation des plaintes (alerte, signalement et dépôt de plaintes) et l’utilisation des ressources numériques, telle la création d’une application qui permet d’accéder à toutes les étapes par lesquelles les femmes victimes de violence sont passées). Il s’agit, en outre d’œuvrer en vue d’activer la loi organique n° 58 de 2017 relative à la violence politique qui s’est intensifiée ces derniers temps et qui se répercute sur la participation effective des femmes à la vie publique et politique.
Concernant l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme et l’intégration sociale, les recommandations ont porté sur la nécessité de réviser l’ensemble des textes de lois, à travers la publication d’une loi qui œuvre à activer les dispositions de la Constitution relatives à la participation des femmes dans la vie publique, en imposant le principe de parité dans l’accès aux postes de décision.
Les recommandations législatives ont également concerné l’ajustement de la loi électorale en adoptant le principe de la parité horizontale et verticale lors des élections législatives, que se soit dans les listes partisanes ou les listes indépendantes, afin de garantir une représentativité effective des femmes au Parlement et de consolider leur pourcentage qui est passée de 33% en 2014 à environ 28% en 2019.