Les membres de la commission chargée de préparer le rapport sur les problèmes d’inclusion et d’exclusion sociales ont convenu que les politiques publiques précédentes avaient échoué dans le traitement de la question de l’inclusion sociale, particulièrement après l’année 2011.
Lors d’une conférence de presse tenue, lundi au Palais du gouvernement à la Kasbah, la commission d’experts chargée de l’élaboration le rapport sur les problématiques d’inclusion et d’exclusion sociales, a annoncé que le rapport, dont les résultats seront publiés dans les trois prochains mois, établira une nouvelle méthodologie de travail en rupture avec les politiques publiques précédentes, “qui ont prouvé leur inefficacité”.
Maher Hanin, membre de la commission en question chargée par la Présidence du gouvernement d’élaborer le rapport, a indiqué que les travaux seront menés du point de vue des sciences sociales et humaines, dans l’objectif d’un meilleur suivi et une meilleure analyse des divers phénomènes sociaux, en particulier ceux en relation avec le problème de l’inclusion sociale de nombreuses catégories et groupes de la population.
Il a expliqué que le rapport est réalisé sur une base scientifique, mais intègre également le contexte politique national qui fait de l’élaboration des politiques publiques, un processus “qui ne se met pas en œuvre à travers des résolutions verticales, mais plutôt par l’intermédiaire d’un contact réel avec la société et les divers acteurs”.
A cet effet, Hanin a également noté que “l’absence d’interaction avec les catégories marginalisées, est susceptible de bloquer la transition démocratique en Tunisie, d’autant plus, en cas de poursuite de la promulgation de politiques socio-économiques “aveugles, dénuées de sens et ne prenant pas en compte les groupes marginalisés”, a-t-il estimé.
Il a affirmé à cet égard que la méthodologie des travaux de la commission “sera participative et se déroulera dans le cadre d’une interaction avec la totalité des acteurs politiques et les forces vives du pays”.
Il a également souligné que le rapport se penchera sur “la contestation en tant qu’expression sociale”, dans la mesure où la revendication en tant que concept, est devenue un outil de négociation, de conclusion d’accords, ainsi qu’une force de proposition, a-t-il expliqué, se référant au dossier de Jemna qui a conduit à l’approbation du premier noyau de l’économie solidaire et sociale.
De son côté, la professeure de psychologie sociale Dorra Ben Alaya, a indiqué à cette occasion que le rapport en préparation, élaborera des suggestions de politiques publiques alternatives afin de lutter contre la marginalisation dans le sens d’une véritable égalité entre toutes les catégories sociales.
Elle a souligné que les recommandations qui y seront issues, permettront aux décideurs de concevoir des politiques publiques qui rompent fondamentalement avec les politiques précédentes, “n’ayant pas donné les résultats escomptés”, ajoute-elle.
Pour sa part, le professeur d’enseignement supérieur en anthropologie, Imed Meliti, a indiqué que la plupart des politiques publiques précédentes avaient échoué, car elles étaient de caractère “technique”, ne se souciaient pas des jeunes marginalisés, qui sont demeurées otages d’approches archaïques et n’étaient pas au diapason de l’évolution de la société tunisienne, notamment Après l’année 2011.
A noter que l’idée d’élaborer le rapport en question, a été lancée le 12 avril 2020, au plus fort de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, émanant d’une équipe gouvernementale et 11 chercheurs et universitaires spécialistes en psychologie sociale, sociologie et anthropologie.
Le Chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyes Fakhfakh, avait le 17 août dernier rencontré les membres de l’équipe chargée de l’élaboration du rapport sur les problèmes d’inclusion et la question de l’exclusion sociale.