Nous ne pouvons pas prédire l’avenir ni prévoir ce qui pourrait advenir du gouvernement Mechichi, ou encore prophétiser son succès et pronostiquer ses capacités de réussir la gestion d’un pays qui souffre de crises multiples aussi bien sur le plan politique que sur ceux sécuritaire, socioéconomique et même culturel. Mais la première lecture de sa formation gouvernementale nous permet de dire que Hichem Mechichi n’a pas peur des compétences ! Et c’est beaucoup au vu des médiocres que nous avons vus passer aux postes gouvernementaux depuis 2011 !
Le chef du gouvernement dsigné n’a pas peur des compétences et n’a pas peur des femmes !
Un bon point pour lui car pour la première fois depuis l’indépendance, 6 hautes compétences féminines sont désignées à la tête de ministères techniques avec 2 secrétaires d’Etat.
Il s’agit de :
– Leïla Jaffal, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières ;
– Akissa Bahri, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche ;
– Salwa Sghaïer, qui passe de la STIR comme PDG au poste de ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines ;
– Olfa Ben Ouda, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ;
– Thouraya Jribi, ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Relations avec les instances constitutionnelles ;
– Hasna Ben Slimane, ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Gouvernance et de la Fonction publique.
Ceci sans oublier le traditionnel ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées qui sera dirigée par Imen Houimel, et le secrétariat d’Etat auprès du ministre de la Jeunesse, du Sport et de l’Insertion professionnelle auquel on a nommé Sihem Ayadi.
Hichem Mechichi, CDG choisi par Kais Saied pour former un nouveau gouvernement, n’a pas eu besoin de faire carrière dans un parti politique pour respecter le principe de parité auquel nous ne sommes pas toujours parvenus. Il a prouvé par ses choix son respect et la confiance qu’il accorde aux compétences tout court et à celles de femmes brillantes auxquelles on a toujours refusé les premières places aux postes décisionnels.
Le gouvernement Mechichi est le premier à avoir redonné à l’Administration publique son importance en nommant à des postes économiques des techniciens hautement qualifiés sans appartenances politiques, du moins en apparence.
Maintenant attendons voir comment il va gérer une situation d’urgence économique et sociale et une détérioration sécuritaire sans précédent.
Quel projet portera Hichem Mechichi et quelle vision aura-t-il pour une Tunisie qui respire difficilement au vu des souffrances qui lui ont été infligées par les « démocrates » apprentis politiciens sans compétences. Des pseudo-démocrates qui n’ont aucun sens de l’Etat et qu’on peut désigner par deux grands groupes : le premier pour lequel “l’Etat est un butin de guerre” qu’il doit distribuer à ses fidèles, et le deuxième pour lequel “le pouvoir est un exutoire pour sa haine et ses frustrations” !
Le gouvernement Mechichi sera-t-il celui qui transcendera haine, bas intérêts et allégeances partisanes pour construire une Tunisie pour tous ?
Wait and see
Amel Belhadj Ali