Imed Boukhris, qui vient d’être nommé à la tête de l’Instance nationale de lutte contre la Corruption (INLUCC) en remplacement de Chawki Tabib, a déclaré jeudi 27 août 2020 ne pas pouvoir prendre ses fonctions dans la mesure ou Tabib a rejeté la décision de sa révocation. Ce dernier a demandé d’attendre la décision de la justice au sujet du recours déposé.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Boukhris indique avoir reçu une copie du recours intenté par Tabib auprès du Tribunal administratif.
Dans un message à l’intention de l’opinion publique publié jeudi, Tabib explique, de son côté, qu’une plainte signée par l’actuel et d’anciens bâtonniers ainsi qu’un groupe d’avocats, a été déposée auprès du TA dans laquelle ils appellent à suspendre la décision de révocation. Tabib a souligné qu’il ne quittera pas son poste avant de statuer sur le recours.
Concernant la décision du ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption d’assurer le contrôle de l’Instance, Chawki Tabib a tenu à préciser que le contrôle administratif et financier de l’INLUCC est du ressort de la Cour des Comptes, conformément aux dispositions du décret-loi cadre n° 120 portant création de l’instance et de la loi organique 47/2018 sur les dispositions communes entre les instances constitutionnelles indépendantes ainsi que la loi sur la Cour des Compte (41/2019).
Plus tôt dans la journée, la présidence du gouvernement a précisé que la nomination du juge Imed Boukhris a été décidée dans le respect des dispositions du décret-loi relatif à la lutte contre la corruption et en vertu du décret gouvernemental 164/2016 comme il a été le cas dans la nomination de Tabib à ce poste.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’exercice par le chef du gouvernement de ses prérogatives constitutionnelles et son souci de tenir l’instance loin des tiraillements politiques.
Les présidents de sept instances indépendantes avaient exprimé mardi leur refus de la décision du chef du gouvernement chargé des affaires courantes Elyes Fakhfakh de démettre Chawki Tabib de ses fonctions la qualifiant de contraire aux bons usages et est de nature à compromettre la relation entre l’Exécutif et les instances indépendantes.