Dans un bref discours, le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a présenté les points de son programme et les objectifs fixés dans le cadre de l’action gouvernementale.
Un discours qualifié d'”acceptable” et de “réaliste” par certains députés interrogés par la TAP. D’autres l’ont jugé “abstrait”, ne comportant aucun programme réel et émanant d’une personnalité non politisée de formation strictement administrative.
Pour Hsouna Nasfi, président du bloc parlementaire La Réforme (16 députés), ce type de discours souligne bien les attributs d’un gouvernement de compétences, réaliste et dénué de la langue de bois habituelle.
Oussama Khélifi, président du bloc Qalb Tounes (26 députés), a estimé que le discours du chef du gouvernement désigné est “rassurant”. Il a réaffirmé que son groupe votera la confiance au gouvernement Mechichi, tout en rappelant les réserves émises sur certains ministres.
Pour sa part, le député Samir Dilou du bloc Ennahdha (54 députés) a indiqué que Mechichi a évité, dans son discours, de soulever les embûches ayant entaché le processus de formation du gouvernement, particulièrement la confusion suscitée autour de certains noms proposés.
Le gouvernement Mechichi n’obtiendra pas la confiance du Parlement mais il récoltera suffisamment de voix pour passer, a-t-il dit.
La députée Samia Abbou du Courant démocratique (38 députés) a qualifié de “faible” le discours de Mechichi devant le Parlement, manquant de vision. Un discours présenté par une personnalité administrative qui se soucie beaucoup plus de l’aspect exécutif que politique, a-t-elle critiqué. Selon elle, par le choix de Mechichi, le président de la République, Kais Saied, cherchait à exclure les partis de la scène politique.
Pour sa part, Issam Bargougui, président du bloc Al-Mostakbal (9 députés), a assuré que malgré les réserves de son parti sur certains noms, il votera en faveur du gouvernement afin d’assurer la stabilité politique.
Le député Abdellatif Aloui du bloc Al-Karama (19 députés) a, pour sa part, dénoncé une tentative de marginaliser les partis politiques qui n’aboutira à aucun résultat.
Le discours de Mechichi était bref et a comporté un diagnostic déjà connu de la situation. Cependant, les solutions qu’il a présentées, à l’instar de la numérisation, la réforme des institutions publiques et le soutien des catégories vulnérables, sont trop simplistes.
Dans son discours, Mechichi a omis d’évoquer la lutte contre la corruption, la contrebande, l’évasion fiscale et les importations anarchiques.
Alors, soit Abdellatif Aloui dormait lorsque Hichem Mechichi faisait son discours, soit il était tout simplement absent, car le CDG désigné a évoqué à plusieurs reprises la lutte contre la corruption, l’évasion fiscale… D’ailleurs, est-ce qu’évoquer ces fléaux a un sens dans notre pays? La réponse est “non”, vous le savez bien monsieur le député.