Plusieurs députés de différents groupes parlementaires ont appelé, mardi 1er septembre 2020, à l’impératif d’installer la Cour constitutionnelle dans les plus brefs délais afin de mettre un terme au cafouillage juridique qui prévaut dans le pays.
Toutefois, si l’installation de la Cour constitutionnelle est nécessaire, l’appel de la part des députés est incongru vu qu’ils sont les premiers à bloquer ou rejeter les candidats ou candidatures.
Intervenant au cours de la plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée au vote de confiance au gouvernement proposé par Hichem Mechichi, d’autres députés ont estimé que le gouvernement doit axer son action sur les volets économique et social, se tenir à l’écart des tiraillements politiques et traiter avec les différentes institutions de l’Etat à égale distance.
Le député de la Coalition Al-Karama, Ahmed Ben Ayed, a estimé que le président de la République doit assumer la responsabilité de ses choix, précisant que son parti assumera les siennes en s’abstenant d’accorder la confiance au gouvernement proposé.
Abdallah Hrizi (Ennahdha) estime, quant à lui, que ne pas voter en faveur du gouvernement est “un pas vers l’inconnu”, et que de ce fait, la préservation de la paix sociale doit figurer en tête des priorités du gouvernement, a-t-il insisté.
Pour sa part, Adnan Hajji (hors groupe) pense que l’échec des partis à former un gouvernement politique reflète la crise que vit le pays. Pour autant, il considère que le concept de “gouvernement de technocrates” est flou, même s’il estime par ailleurs que les partis au pouvoir sont responsables de la crise actuelle, et que l’absence de la Cour constitutionnelle a approfondi la crise.
La députée Amel Ouertatani (Qalb Tounes) a salué l’approche adoptée par le chef du gouvernement désigné pour dessiner les contours du programme de son cabinet ainsi que les points prioritaires de son plan d’action dont la lutte contre la pauvreté.
Elle estime également qu’il est devenu impératif de mettre en place la Cour constitutionnelle au vu du grave dérapage du système politique et de la violation manifeste de la Constitution.
Hajer Chakroun (bloc PDL) indique que le chef du gouvernement désigné doit revoir les nominations au sein du ministère des Technologies de la communication qui est infiltré, selon ses dires, par le mouvement Ennahdha.
Yassine Ayari, député hors groupe, a exprimé son soutien au gouvernement, affirmant qu’il met à sa disposition les compétences de son mouvement Amal et saluant la création d’un ministère dédié aux Tunisiens à l’étranger (ministère des Affaires étrangères et des Tunisiens à l’étranger).
Pour sa part, Souhir Askri (groupe al-Watania) a relevé que les crises que connaît le pays traduisent les conflits politiques sur la scène nationale. D’où l’impératif pour le gouvernement, selon elle, de se tenir à égale distance du reste des institutions pour que Hichem Mechichi joue le rôle d’un chef de gouvernement et non d’un Premier ministre.
Le député Lazhar Chemli (groupe Démocratique) a mis l’accent, de son côté, sur l’exigence de parachever l’installation des instances constitutionnelles pour l’édification d’un système démocratique.
Walid Jalled (groupe Tahya Tounes) propose que l’équipe gouvernementale articule son action autour d’un programme clair tout en édifiant de bonnes relations avec le reste des institutions de l’Etat, comme condition sine qua none pour sa réussite, soutient-il.