Les ventes réalisées par les adhérents aux soldes d’été 2020 ont baissé entre 40 et 45% par rapport à 2019 avec une réticence constatée auprès des citoyens, au niveau de l’achat des vêtements et des chaussures. Ce sont les chiffres révélés, mardi 8 septembre 2020, le président de la Chambre syndicale nationale du commerce du prêt-à-porter et des tissus relevant de l’UTICA, Mohsen Ben Sassi.
Cité par la TAP, Ben Sassi a déclaré qu’après juste un mois du démarrage de la saison des soldes pour cet été (vendredi 7 août 2020), une faible dynamique commerciale a été remarquée, qui devait normalement se renforcer par les rabais durant les dernières années.
La faute à la Covid-19 et ) l’érosion du pouvoir d’achat
Il impute la régression constatée au niveau des ventes à la propagation de la crise sanitaire dans le pays, ce qui a engendré une réticence des citoyens à fréquenter les locaux commerciaux, ajoutant que la peur de la contamination par le coronavirus a entravé la réussite de la saison des soldes de l’été 2020.
La diminution des ventes s’explique également par l’érosion du pouvoir d’achat pour nombre de citoyens qui ont donné durant cette période la priorité à l’acquisition des fournitures scolaires, indiquant que les familles tunisiennes consacrent auparavant, un budget aux alentours de 300 dinars pour la période des soldes d’été ou d’hiver pour acheter des vêtements à des prix abordables.
Il a fait observer que les commerçants ont opté au début de la saison des soldes d’été pour une remise entre 30 et 40%, sachant que la loi régissant les soldes stipule que la remise minimum est de 20%.
Inutile de proroger la période des soldes
Pour ce qui concerne la prorogation de la période des soldes à deux semaines, lors des années précédentes, le syndicaliste a affirmé qu’il n’y a aucune intention de la prolonger surtout que les soldes ont perdu ” leur saveur ” dans le sens où aucune valeur ajoutée n’est réalisée surtout lors de sa prolongation à l’occasion de la rentrée scolaire.
Ben Sassi a réitéré son appel d’accélérer l’amendement de la loi n°40 de l’année 1998 relative aux méthodes de ventes et de la publicité commerciale qui reste inchangée en dépit de la succession des gouvernements.
Des soldes de 4 semaines ?
Quant à la profession, elle recommande de réglementer la période des soldes de 6 à 4 semaines seulement et d’autoriser la vente des nouvelles collections des vêtements au lieu de se contenter de commercialiser les anciennes collections.
D’après les statistiques du ministère du Commerce sur l’état d’avancement des soldes d’été pour cette saison, le nombre de déclarations déposées a atteint 1184 avec 2411 points de ventes, soit 1463 de prêt-à porter, 372 de chaussures, 109 parfumeries et produits cosmétiques, 31 points de vente de tissus et 16 électroménagers, le reste pour d’autres secteurs).
Les rabais oscillent entre 20 et 80%, alors que le nombre de participations s’élève à 10% comme c’est le cas pour la saison dernière.
Plus d’un millier de visites des brigades économiques…
Au niveau du contrôle, les équipes de contrôle économique ont effectué 1039 visites sur terrain qui ont débouché sur le constat de 182 infractions dont 96 concernent des ventes par la remise illégale, 61 contraventions à cause de la manipulation de l’affichage des prix et 23 infractions sur la facturation et le reste pour d’autres contraventions.
La ventilation sectorielle montre que le secteur du prêt-à-porter a enregistré 132 infractions et 19 dans le secteur des chaussures.
Il convient de noter que les prix des vêtements et des chaussures ont baissé de 4,7%, en coïncidence avec le début de la saison des soldes d’été où les prix des vêtements ont diminué de 4,8%, les chaussures de 5, 5% et les tissus de 1,1%.