Les fragilités du système économique tunisien sont dues, essentiellement, à la mauvaise gouvernance, a indiqué, mercredi, le spécialiste en politiques sociales à l’Unicef Tunisie, Samir Bouzekri, lors d’un webinaire sur le thème “La renaissance: les voies de développement de la Tunisie”.
Lors de cette rencontre organisée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (Iace), et qui a permis de présenter un rapport sur sur les perspectives de développement de la Tunisie à l’horizon 2040, publié récemment par l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS), Bouzekri a laissé entendre que les grandes défaillances de notre système est “la non exclusivité”. Il s’agit, a-t-il expliqué de toutes formes d’exclusion de certaines régions, ou de franges de la population (des femmes), entraînant un manque à gagner pour tout le pays.
Il faut, d’après lui, regrouper toutes les forces du pays, pour améliorer les potentialités et réinvestir davantage dans le capital humain.
“La particularité du modèle tunisien est qu’il a parié, depuis l’indépendance, sur le capital humain et particulièrement sur son enfance, en investissant davantage dans les secteurs de la santé et de l’éducation”, a-t-il rappelé, notant que ces deux secteurs se sont détériorés ces dernières années.
De son côté, Asma Bouraoui Khouja, chef d’équipe de Croissance inclusive et Développement humain, au PNUD, a souligné l’impératif de renforcer le rôle du secteur privé en Tunisie,
“Ce secteur doit passer du simple bénéficiaire des politiques publiques, à un contributeur à la réussite du trajectoire économique. Il peut devenir un partenaire privilégié pour l’Etat pour le financement du développement”, a-t-elle indiqué.
Et d’ajouter que “la Tunisie doit chercher de nouvelles pistes de développement qui intègrent de nouveaux vecteurs d’inclusion, comme la technologie et l’environnement. Il faut essayer de réfléchir autrement et de mobiliser de nouveaux instruments de financement comme le crowdfunding”.
Le directeur exécutif de l’IACE, Majdi Hassen, a insisté, lui, sur la nécessité de miser davantage sur les activités de recherche et d’innovation, qui sont, à son avis, “le vecteur de développement pour n’importe quel pays”.
“Il est indispensable de multiplier le nombre d’ingénieurs en Tunisie, surtout les spécialistes dans les technologies nouvelles, ce qui est en mesure de nous permettre d’améliorer nos potentialités avenir et de créer de la valeur ajoutée”.
Par ailleurs, il a appelé à renforcer la collaboration entre les sociétés privées et les centres de recherches et les technopoles, à même de valoriser les recherches et de les concrétiser. “Certains centres se sont éloignés de leur vocation et se contentent, aujourd’hui, malheureusement, de tâches “purement administratives”, a-t-il dit à ce sujet.