Trois scénarios de développement de la Tunisie à l’horizon 2040 sont proposés par un récent rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS), présenté mercredi 9 septembre, lors d’un webinaire organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Ces scénarios baptisés “Objectif croissance”, “Progression par bonds” et “Durabilité et égalité”, détaillés dans le rapport intitulé “La renaissance : Les trajectoires possibles de développement de la Tunisie à l’horizon 2040”, partent du fait que la Tunisie a déjà atteint un grand nombre de ses objectifs de développement durable, mais elle souffre d’une “frustration généralisée due à un taux de chômage élevé, à la corruption et à un système économique fermé”.
Ceci exige, selon le rapport qui analyse la trajectoire de développement actuelle la plus probable après la pandémie de COVID-19, “des réformes économiques et sociopolitiques radicales mais nécessaires”.
Le premier scénario ” Objectif croissance ” dresse l’avenir d’une Tunisie qui recherche la croissance économique à tout prix, alors que le deuxième “Progression par bonds “, évoque la possibilité d’un meilleur profit que le pays pourrait tirer de la technologie pour adopter rapidement des systèmes modernes de développement.
Le troisième scénario ” Durabilité et égalité ” expose l’alternative que peut adopter la Tunisie en améliorant le développement économique et humain sans compromettre l’aptitude des générations futures à répondre à leurs besoins.
Ces pistes de développement démontrent qu’il existe des voies et des alternatives pour que le pays puisse bénéficier d’un avenir plus prospère. Elles illustrent les options qui sont à la portée des décideurs en Tunisie et présentent les divers possibilités et compromis dont il faut tenir compte.
Chaque scénario présente une stratégie particulière pour faire avancer le développement.
Toutefois, Les trois scénarios font tous état de cinq réformes qui sont essentielles au progrès, à savoir l’amélioration de la gouvernance, qui implique une meilleure réglementation commerciale, une plus grande liberté économique et la diminution de la corruption, ainsi qu’un meilleur enseignement primaire et secondaire.
Financé par le gouvernement des Pays-Bas, la Fondation Hanns Seidel et l’Agence suédoise de coopération internationale au développement, le rapport a également présenté au gouvernement une série de recommandations, dont favoriser une plus grande inclusion, créer un environnement propice à l’entrepreneuriat pour stimuler les affaires et encourager les investissements dans le secteur privé, mettre en place de dispositifs plus ciblés de protection sociale, améliorer la qualité de l’éducation et la sécurité alimentaire.
L’Institut d’études de sécurité, rappelle-t-on, est une organisation africaine à but non lucratif. Elle oeuvre à offrir aux gouvernements africains et à la société civile des analyses de politiques ponctuelles et crédibles, ainsi qu’une formation pratique et une assistance technique.