Selon des médias, un projet d’une université allemande devait voir le jour en Tunisie. Mais celle-ci a choisi, en fin de compte, de s’installer au Maroc. Et quand Slim Khalbous accuse les syndicats et certains lobbies de cet échec, il est accusé à son tour par un professeur d’université. Qui dit vrai, qui dit faux entre les deux? Difficile à dire.
Tout d’abord et selon nos confrères de espacemanager.com assurent que «… la German University in Morocco (GUM), qui vient d’ouvrir ses portes dans ce pays frère, proposera une formation 100 % allemande en totale osmose avec celle proposée en Allemagne… ». Et d’expliquer que « ce projet est le fruit d’un partenariat entre le groupe international Adam Riese et l’université bavaroise des sciences appliquées de Landshut en Allemagne».
Jusque-là tout va bien, sauf que cette annonce a immédiatement une polémique en Tunisie, et ce suite à un post de l’ancien ministre tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous. Ce dernier, pour justifier le choix du Maroc aux dépens de la Tunisie par cette université allemande, titre son post sur sa page Facebook : « Voilà pourquoi le Maroc attire l’investissement international et pas la Tunisie ». Assurant que celle-ci aurait dû ouvrir en Tunisie.
Désormais à la tête de l’Agence universitaire de la Francophonie à Montréal depuis le mois de décembre 2020, Slim Khalbous rappelle que «l’idée d’une université allemande en Tunisie a été évoquée en 2013 » mais n’avait pas avancé jusqu’à sa nomination comme ministre de ESRS.
«En 2017, j’ai eu la chance de participer avec le CDG à une mission officielle en Allemagne et j’ai pu directement en parler avec la Chancelière Merkel et la ministre fédérale, Johanna Wanka, en charge de l’Enseignement supérieur à l’époque. Et même une équipe de travail mixte tuniso-allemande… », souligne Khalbous.
Il affirme également avoir consacré un terrain de 35 hectares à Ben Arous pour l’édification du campus de cette université (comme participation de l’État tunisien).
Mais « en dépit de ces avancées, les Allemands ont commencé petit à petit à prendre de la distance par rapport au projet lorsqu’ils ont eu connaissance de nos lois en matière d’investissement privé et étranger dans le secteur universitaire… Quand j’ai convoqué leur ambassadeur, Andreas Reinicke, pour mieux comprendre leur réticence, il m’a dit clairement dit : “ces lois sont trop restrictives et compliquées pour nous“».
Conclusion : Khalbous accuse le lobby politique populiste et de certains syndicalistes idéologues d’avoir saboté un projet de loi déposé par le ministère du Développement visant à assouplir les conditions de création d’une université internationale en Tunisie.
Il estime que « la réforme du système éducatif et universitaire doit se faire avec une réflexion de fond, des débats d’idées dépassionnés..».
Pourtant, cette version des faits de Slim Khalbous a été démentie par le professeur Adel Ben Amor. Ce dernier qualifie de post de Khalbous de “mensonger, tout comme son intitulé est provocateur car c’est lui qui a fait avorter ce projet“.
Maintenant qui dit vrai, qui dit faux, le résultat est le même pour nous Tunisiens : les Allemands ont préféré ériger leur université au Maroc. Ce phénomène semble se répéter. Et c’est dommage.