Une centaine de dirigeants d’Ennahdha ont signé un document invitant le président du mouvement, Rached Ghannouchi, à “annoncer explicitement encore une fois qu’il ne présentera pas sa candidature à la présidence d’Ennahdha lors du 11ème congrès prévu avant la fin de l’année”.
Ils appellent également à l’engagement de ne pas modifier l’article 31 des statuts du parti, a indiqué Samir Dilou, un des signataires du document, mercredi 16 septembre 2020
Dilou a refusé de faire un commentaire sur le document, affirmant que les signataires se sont engagés à ne pas le faire jusqu’à ce que la partie à laquelle est adressé le document, en l’occurrence le président du parti ou quelqu’un qui le remplace, fasse une réaction.
Notons que l’article 31 des statuts et règlement intérieur d’Ennahdha dispose qu'”aucun membre ne peut assurer la présidence du parti plus de deux mandats consécutifs. Une fois élu, le président du parti se consacre à sa mission”.
Un débat a été lancé ces derniers temps sur l’amendement dudit article de manière à ce que le président d’Ennahdha puisse présenter encore une fois sa candidature à la présidence du mouvement. Une issue rejetée par plusieurs dirigeants d’Ennahdha, à l’instar de Samir Dilou, Abdellatif Mekki et Ali Larayedh.
Ces derniers ayant évoqué dans différentes déclarations médiatiques, la nécessité de respecter le règlement et les statuts du mouvement et de faire en sorte que “le reste des dirigeants du mouvement puissent avoir la possibilité d’y assumer leurs responsabilités”.
Dans ce document dont l’authenticité a été confirmée par Samir Dilou, il y est écrit que “les expériences comparées dans les pays, les organisations et les partis soulignent l’importance de l’alternance en termes d’efficience et d’efficacité”. “L’alternance consacre véritablement le modèle du parti démocratique”, souligne le document.
Sous le titre “l’avenir d’Ennahdha: entre les risques de reconduction et les opportunités de l’alternance”, le document attire l’attention sur les risques de reconduction dans le sens où cela “peut entamer la crédibilité du mouvement”. Car, argumente le document “introduire une modification aux constitutions et lois permet aux présidents et gouvernants de se maintenir au pouvoir, une des caractéristiques des dictatures et du pouvoir unique”.
Parmi les signataires du document, figurent des membres du conseil de la choura, du groupe parlementaire d’Ennahdha, de son bureau politique et bureau exécutif. On cite notamment, Samir Dilou, Noureddine Arbaoui, Amel Azouz, Fethi Ayadi, Imed Hammami, Monia Brahim, Mohamed Nouri, Jamila Ksiksi, Abdellatif Mekki, Mohsen Nouichi, Abdelmajid Nejjar, Mohamed Ben Salem et Oussama Sghaier.