Attaquée de toutes parts par des concurrents locaux et non-résidents, qui lui ont fait perdre plus de la moitié de son chiffre d’affaires, la Société Promosport riposte devant les tribunaux et cherche à nouer un partenariat avec une multinationale.
Enjeu : le contrôle d’un marché de près de 160 millions de dinars.
Les plateformes non-résidentes ne sont pas les seules à donner des maux de tête au PDG de l’opérateur public. Depuis trois ans, trois sociétés privées tunisiennes se sont lancées dans les paris sportifs. De manière illégale, assure Zeramdini. Ce secteur, qui touche à l’ordre public (…) doit être organisé par l’Etat ou par des personnes publiques autorisées expressément à agir dans un tel secteur».
Zeramdini rappelle que le Conseil de concurrence a tranché la question par une sentence rendue publique fin 2019 en insistant sur le fait que la société Promosport, dans l’état actuel des textes régissant les paris et jeux, est le seul acteur autorisé à gérer ce service public.
Les trois opérateurs privés ne l’entendent pas de cette oreille. Plus particulièrement le plus ancien parmi eux, Casual Bet, la société exploitant le site bountou1X2.com, lancé en août 2017 en association avec le français LudWin, qui se démène comme un beau diable pour se faire reconnaître et admettre comme opérateur en bonne et due forme sur ce marché.
Défenseur de l’idée d’un partenariat public-privé, Walid Balti, l’un des deux promoteurs de Casual Bet, ne cesse de lancer des appels du pied à la Société tunisienne des jeux. Cela ne l’a pas empêché de porter plainte contre elle devant le Conseil de la concurrence parce qu’il lui reproche «des accusations lancées (…) sur le site promosport.tn et qui ont eu pour effet de limiter le nombre de nos clients (utilisant ses services, ndlr) et, partant, notre activité», expliquait-il dans une déclaration à un média local. Mais comme l’a rappelé Zeramdini, le Conseil a débouté Casual Bet.
Mais Casual Bet a également introduit un recours contre les plateformes françaises opérant sur la Tunisie auprès de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Interrogé à ce sujet, cet organisme français affirme que «les personnes en charge des relations avec les opérateurs n’ont pas eu connaissance de ce sujet».
Cette guéguerre ne semble pas près de finir. Car à la différence du Maroc, la Tunisie n’est pas près de légaliser l’activité des bookmakers aussi bien locaux qu’étrangers. D’autant qu’à cause de la concurrence qu’elle juge déloyale, Promosport a vu son chiffre d’affaires chuter à près de 50%, passant de 126 millions de dinars en 2013 à 70 MDT au cours des trois derniers exercices.
Moncef Mahroug
Première partie: Tunisie  : Guerre totale sur le marché des paris sportifs (1/2)