En présence d’un dispositif sécuritaire renforcé, trois pièces historiques majeures dont la cuirasse punique “armure d’un soldat légionnaire romain” et deux objets archéologiques en ivoire sont arrivées ce vendredi par voie aérienne de Rome à Tunis à l’aéroport international de Carthage.
Figurant parmi une collection de 81 objets de grande valeur historique, ces pièces font partie de l’exposition temporaire “Carthage à Rome, le mythe immortel” organisée du 26 septembre 2019 au 29 mars 2020.
Cette large collection en provenance du musée national du Bardo, du musée de Carthage, du musée d’El Jem et du musée Kerkouane ont été bloqués en Italie depuis le mois de mars dernier à la suite des mesures de confinement sanitaire imposées par la pandémie du coronavirus et la fermeture des frontières notamment aériennes et maritimes.
Les autres pièces et objets archéologiques parviendront par voie maritime avait annoncé il y’a quelques jours le directeur général de l’INP, Faouzi Mahfoudh dans une séquence vidéo diffusée sur le site officiel du ministère des affaires culturelles.
Une mission de cinq experts a été dépêchée il y’a quatre jours à Rome (Italie) pour assurer l’acheminement de ces pièces historiques, sachant que des procédures sanitaires ont été prises à leur faveur pour assurer leur sécurité par rapport à la propagation du covid19.
La liste des experts comprend Hana Ouaz, chercheuse à l’INP, responsable scientifique du département islamique au Musée National du Bardo, Nadia Jhinaoui, conservatrice du Patrimoine et responsable de l’atelier de conservation-restauration de la mosaïque au Musée National du Bardo, Moez Achour, conservateur du Site archéologique de Carthage,
Badi Bidouh chef du Laboratoire de restauration des biens culturels de Ksar Said de l’INP, et Mohamed Ali Habachi, conservateur de Patrimoine à l’INP, Division du Développement Muséographique.
A cette occasion, Hana Ouaz a précisé que l’équipe tunisienne a collaboré avec les membres du parc archéologique du Colisée de Rome pour l’identification des pièces et leur conditionnement selon les techniques adéquates de protection lors de leur transport.
Présente à l’aéroport international de Carthage, la directrice du Musée National du Bardo Fatma Naït Yghil a tenu à préciser que l’arrivée aujourd’hui de la Cuirasse punique dont des infos sur sa perdition ont circulé sur les réseaux sociaux faisant polémique au mois d’août dernier est la meilleure preuve qu’il s’agit de fake news. Une conférence de presse, a-t-elle précisé, aura lieu bientôt pour donner plus de détails sur ces pièces dont la visibilité n’a pas pu être assurée aujourd’hui pour les médias présents.
De retour au pays, ces trois pièces “délicates” ainsi que les autres objets qui seront acheminés par bateau seront conservées au Musée national du Bardo, a-t-elle souligné.
Pour rappel, plus de 80 pièces archéologiques provenant de musées tunisiens, dont des statuettes, des sculptures et des pièces rares qui datent de plus de deux mille ans après la fin des guerres puniques entre Rome et Carthage, ont été présentées dans l’exposition “Carthage.
Le mythe immortel”, ouverte le 26 septembre 2019, jeudi, au Parc archéologique du Colisée à Rome. D’ailleurs, cette exposition, la première en son genre, a été organisée dans le cadre d’un projet de collaboration entre l’Institut national du patrimoine (INP) de Tunisie et le Parc archéologique du Colisée.
Les pièces tunisiennes exposées ont été soigneusement expédiées selon les standards de protection en vigueur sous le contrôle des experts en patrimoine archéologique.
Consacrée à une des cités les plus fameuses de l’Antiquité, l’exposition qui a permis de faire découvrir Carthage elle-même mais aussi ses liens avec Rome, a hébergé un total de 400 pièces et de matériaux archéologiques prêtés également à des musées archéologiques nationaux en Italie, en Espagne et au Liban. Les pièces exposées racontent l’histoire mouvementée de la Méditerranée antique et sont des témoins de la civilisation carthaginoise, de commerce maritime, la force divine, les leaders et les guerres sanguinaires entre Rome et Carthage.
Tenue sur différents points autour du parc archéologique,- le Colisée de Rome, le Temple de Romulus et la Rampe impériale du Forum romain-, l’exposition se place dans la perspective du brassage moderne des deux civilisations et la continuité culturelle et historique entre Rome et Carthage. Des pages de l’histoire antique se sont ouvertes sur six mois à Rome pour commémorer l’héritage des anciens sur les vestiges qui témoignent d’un passé lointain.