A l’instar de la communauté internationale, la Tunisie vient de célébrer la Journée mondiale de la protection de la couche d’ozone qui correspond au 16 septembre de chaque année.
Agissant tel un bouclier atmosphérique naturel, la couche d’ozone joue un rôle déterminant dans la protection des êtres vivants et des écosystèmes. Elle permet de filtrer une grande partie du rayonnement solaire ultraviolet (UV), nocif pour les êtres vivants.
Cette année, la célébration de cette journée marque les 35 ans de la Convention de Vienne, premier jalon d’un long processus visant à mettre fin aux substances à l’origine de l’appauvrissement la couche d’ozone.
La Tunisie s’est engagée dans ce processus, dès 1989, lorsqu’elle a adhéré au protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent l’ozone (SAO), lequel découle de la convention de Vienne.
Ce protocole engage les pays signataires à éliminer graduellement ces substances dont les hydrofluorocarbures (HCFC) et les chlorofluorocarbures (CFC), essentiellement utilisés dans la réfrigération, la climatisation, le gonflement de la mousse ou encore dans les aérosols.
Depuis 1989 et jusqu’à 2010, la Tunisie est parvenue à exécuter 46 projets visant la réduction de ces substances. Moyennant une enveloppe de 16 millions de dollars (l’équivalent de 43 millions de dinars), ces projets ont ciblé plusieurs secteurs dont la réfrigération domestique et industrielle, la climatisation, les aérosols ainsi que la mousse.
Financés par le Fonds multilatéral du protocole de Montréal, ces projets ont permis d’éliminer 1026 tonnes des chlorofluorocarbures, soit l’équivalent de 5 millions de tonnes de CO2, selon Hédi Chbili, directeur de la qualité de la vie au ministère des affaires locales et de l’environnement.
D’autres projets ont également été mis en place afin d’éliminer progressivement les hydrofluorocarbures (HCFC), dont l’instauration d’un système de certification des personnes physiques et des sociétés de service opérant dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation et la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre de substance.
Entamée, depuis 2014, en collaboration avec l’ l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), cette stratégie aspire à éliminer près de 1, 3 millions de tonnes de Co2 à l’horizon 2030.
D’après le responsable, il a été procédé également au renforcement des capacités techniques des agents de la douane pour le contrôle et l’identification des opérations d’importation et d’exportations des substances réglementés par le protocole de Montréal et de lutter contre le commerce illicite de ces substances.
Vers la ratification de l’amendement de Kigali au protocole de Montréal
A en croire le coordinateur de l’unité nationale d’ozone à l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE), Youssef Hammami, l’ensemble de ces efforts ont permis, à la Tunisie de réduire près de 37% sa consommation nationale en hydrofluorocarbures, jusqu’à 2019.
Actuellement, notre pays s’apprête à ratifier l’amendement de Kigali au protocole de Montréal relatif aux substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO), qui vise à réduire la consommation progressive des hydrofluorocarbures (HFC).
Cet amendement a intégré les hydrofluorocarbures à la liste des SAO contrôlées par le protocole de Montréal, dans la mesure où, ces composés chimiques demeurent de puissants gaz à effet de serre, dotés d’un potentiel de réchauffement global élevé.
Pour mettre en œuvre cet amendement, une stratégie nationale est en cours d’élaboration pour réduire l’utilisation des HFC dans tous les secteurs, particulièrement, celui de la réfrigération et de la climatisation. Ce secteur représente à lui seul 90% de la consommation des hydrofluorocarbures, selon Ahmed Kamoun, consultant en réfrigération et climatisation.
S’il est vrai que le protocole de Montréal a permis à la communauté internationale d’éliminer, à ce jour, près de 99% de ces substances gazeuses, contribuant ainsi à rétablir la couche d’ozone, il reste, néanmoins, du chemin à parcourir pour guérir la planète.
C’est pourquoi, il est indispensable de poursuivre le processus en appliquant l’amendement de Kigali au protocole de Montréal. S’il est pleinement mis en œuvre, cet amendement pourra empêcher un réchauffement de la planète de 0,5°c, d’ici à 2100, selon les scientifiques.