La ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime, Akissa Bahri, a appelé, lundi 21 septembre 2020, à la création d’une plateforme d’échange arabe pour coordonner la disponibilité et les besoins alimentaires en vue de donner des informations en temps réels sur le surplus en produits agricoles ou agro-alimentaires existant dans un pays et les besoins de ce dernier.
Lors de la 35ème Session de la Conférence régionale de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (NERC 35) organisée en mode virtuel (les 21 et 22 septembre), elle a ajouté que cette plateforme pourrait aider les pays à répondre aux défis imposés par la Covid-19.
Concernant la Tunisie, Akissa Bahri a affirmé que la Covid-19 a eu des impacts très importants sur le secteur agricole, les chaînes de production et de l’approvisionnement, expliquant que des difficultés ont été enregistrées au niveau de l’exportation des produits agricoles et agro-alimentaires, ce qui a impacté les revenus de agriculteurs et des travailleurs dans ce domaine.
Le plan d’action du ministère de l’Agriculture
Elle précise que l’Etat tunisien œuvre à élargir le système de prévention et d’alerte précoce en vue d’améliorer l’accès à une alimentation saine et nutritive et d’augmenter la production et la productivité agricole pour garantir les ressources naturelles nécessaires au profit du marché et des citoyens.
La ministre indique que son département a préparé un plan d’action comprenant plusieurs mesures pour atténuer les effets de la pandémie afin de prévenir d’éventuels risques à court terme, tels que l’insécurité alimentaire.
Ce plan d’action vise à étendre et améliorer l’accès à une alimentation saine et à la protection sociale, à aider les petits agriculteurs à maintenir à la fois la production et la productivité, avec la capacité d’approvisionner les marchés, et à accélérer l’utilisation des technologies de la communication et de l’information. Elle a, également, signalé que cette pandémie peut-être aussi considérée comme une opportunité pour promouvoir l’initiative et l’innovation et améliorer l’employabilité des jeunes.
Nécessité d’action politique et d’investissements coordonnés
De son côté, le directeur général de la FAO, QU Dongyu, a affirmé que ” la pandémie Covid-19 est avant tout une crise sanitaire, mais son impact a touché tous les aspects de notre vie, surtout la sécurité alimentaire et les revenus”.
Et d’analyser que la pandémie et les mesures pour l’endiguer posent des défis importants, en particulier aux communautés les plus vulnérables, car elle aggrave les crises existantes telles que les conflits, les catastrophes naturelles, le changement climatique, les parasites et les fléaux.
“Cela souligne la nécessité d’une action politique et d’investissements coordonnés, fondés sur des données probantes, pour rendre les systèmes alimentaires plus sains et plus durables”, a ajouté QU Dongyu.
Organisée sur le thème” Transformer les systèmes alimentaires pour atteindre les objectifs de développement durable ” et accueillie par le Sultanat d’Oman, cette conférence permettra aux membres de la FAO au Proche-Orient et en Afrique du Nord de discuter des défis et des priorités régionales liés à la transformation des systèmes alimentaires dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord et de définir les priorités de travail de la FAO pour l’exercice biennal suivant.
Les systèmes alimentaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (NENA) doivent changer afin de garantir une alimentation saine à une population urbaine croissante, dans un contexte de pénurie d’eau et de changement climatique en progression, d’après la FAO.