Actif depuis quelques années en Tunisie, l’Institut de la gouvernance des ressources naturelles (IGRN, ou NRGI -pour Natural Resources Gouvernance Institute) a décidé d’y créer une filiale. D’après son représentant légal, Wissem Heni, cette implantation vise à faciliter les opérations administratives et financières qui prennent beaucoup trop de temps lorsqu’une organisation ne dispose pas d’une représentation officielle dans le pays.
La Tunisie est le seul pays arabe figurant sur la liste des pays considérés par NRGI comme «prioritaires» -avec dix autres (Guinée, Myanmar, Tanzanie, République Démocratique du Congo, Mexique, Nigeria, Ghana, Mongolie, Pérou et Ouganda).
Ce qui veut dire que les programmes de l’ONG couvrent, comme elle le souligne elle-même, «cinq régions et une gamme de contextes politiques, socio-économiques et de développement -des nouveaux producteurs confrontés aux défis de la gestion des nouvelles ressources et aux incertitudes de la transition énergétique, aux pays confrontés à des problèmes de gouvernance de longue date» et «également dans des pays où les changements de gouvernement ou les transitions politiques ont ouvert un espace de réforme».
La nouvelle antenne va piloter ses programmes à la fois en Tunisie et en Libye. Elle déclare vouloir y travailler sur «la vulgarisation du recours et de l’usage des outils et des normes de bonne gouvernance des ressources naturelles reconnues à l’échelle internationale afin d’améliorer les méthodes de gestion du secteur extractif», la fourniture d’«une assistance technique aux décideurs politiques dans le cadre de la préparation des stratégies de réforme», et «la création d’espaces de dialogue entre les différentes parties prenantes du secteur en adoptant une approche multi-acteurs permettant de rassembler tous les acteurs clés pour échanger et travailler en synergie sur les axes d’amélioration de la gestion des ressources naturelles à travers un dialogue méthodologique et constructif».
Et si le nombre de pays où NRGI opère est restreint, c’est parce que «relever des défis de gouvernance complexe nécessite un engagement soutenu et approfondi sur plusieurs années».
Ces «pays cibles» sont sélectionnés sur la base de quatre critères : dépendance aux ressources, échelle du défi de la gouvernance des ressources, ouverture / opportunité et investissement à jour et durabilité.
Il y a quelques mois, NRGI a dévoilé sa stratégie pour la période 2020-2025 dans laquelle elle s’engage «à aider les pays à obtenir une bonne partie de leurs ressources et à faire en sorte que les revenus qui en résultent soient gérés au profit des citoyens – aujourd’hui et pour les générations futures».
L’ONG réalise ses programmes via l’octroi de subventions à des organisations de la société afin d’«aider à construire des mouvements de base qui exigent une meilleure gouvernance et une meilleure gestion des secteurs extractifs».
Depuis 2017, six associations tunisiennes (Association Bassin Minier pour l’Investissement et le Développement, Solidar Tunisie, Association de Développement Sans Frontières Tataouine, I Watch, IACE, et le Pôle Civil pour le Développement et les Droits de l’Homme) ont bénéficié de son assistance.
M.M.