Le secrétariat de l’Union des banques maghrébines (UBM) a présenté, jeudi 24 septembre 2020, son rapport d’activités 2019. La cérémonie de présentation a eu lieu au Laico à Tunis.
Après avoir présenté le programme de la rencontre, Mohamed Vaal El Alem, secrétaire général de l’UBM, a cédé la parole à Ahmed El Karm, président de l’Union, qui a planté le décor, et ce sous l’oreille attentive du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Taieb Baccouche. Sans oublier de nombreux invités.
Dans son intervention, Ahmed El Karm n’a pas manqué, comme il le fait à chaque occasion (il est l’un des rares responsables à le faire sur la place de Tunis), de saluer et de remercier les journalistes qui ont fait le déplacement pour couvrir cet événement. dira tout d’abord que l’UBM compte faire de cet événement un rendez-vous annuel.
Il a ensuite souligné qu’on ne peut pas, aujourd’hui, parler de système bancaire maghrébin sans parler de la pandémie de Covid-19 avec ses impacts financiers et socioéconomiques sur l’ensemble des pays. Dans ce cadre, le président de l’UBM indiquera d’ailleurs que les banques maghrébines ont apporté leur soutien aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers.
M. El Karm fait état de la demande des pouvoirs publics adressée aux banques pour le financement des activités ayant des risques nouveaux. Tout ceci combiné au fait que les banques maghrébines agissent dans un environnement morose et incertain. Ce qui oblige les banques à faire preuve d’innovation, explique le banquier tunisien.
Mais, souligne-t-il, cela ne pose pas de problème outre mesure aux banques, mais celles-ci demandent en contrepartie une évolution de la législation bancaire dans les différents pays du Maghreb, et ce en vue de leur permettre de jouer leur rôle de pilier du financement de l’économie.
Dans ce cadre, il regrette que 40% de la population maghrébine ne soit pas bancarisée. Et il invite donc l’ensemble des banques à innover et à aller vers la digitalisation, ce qui pourrait augmenter le taux de bancarisation dans la sous-région.
Enfin, Ahmed El Karm lance un appel aux différentes banques du Maghreb à privilégier les projets écologiques, en tout cas qui n’ont pas trop d’impact sur l’environnement.
Comme à l’accoutumée, c’est Dhafer Saïdane qui a eu la charge de préparer ce rapport annuel UBM 2020, «…rédigé dans un contexte d’incertitude exceptionnelle » sous le sceau de la pandémie du coronavirus, comme il le soulignera.
Ceci dit, «nous avons néanmoins gardé le cap sur les fondamentaux de nos économies », indique M. Saïdane, comme pour rassurer l’assistance sur le sérieux qui a entouré la collecte des informations et la rédaction dudit rapport.
En somme, le rapport d’activités 2019 de l’UBM montre que les banques maghrébines se dirigent vers des nouvelles opportunités offertes par la Covid-19 et dont l’exécution a ou va être facilité par les technologies.
L’accent est donc mis sur la contribution et le rôle important que jouent les banques magrébines dans une double transition : transition vers le développement durable et transition vers la digitalisation des services financiers.
D’emblée, Dhafer Saïdane indiquera que le rapport 2019 de l’UBM innove dans le fond et la forme. Il ouvre une nouvelle page dans l’histoire de l’UBM. Il se veut rétrospectif, dans le sens où il invite à tirer les leçons des exercices passés, et prospectif, dans le sens où il veut marquer l’engagement de l’UBM dans la construction de l’économie maghrébine du 21ème siècle.
Toujours selon le rapport, les différentes dimensions de la politique économique des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) sont examinées, notamment sous l’angle monétaire et budgétaire.
Il nous apprend que la croissance économique au Maghreb a en moyenne faibli cette année. En effet, en plus du choc de la pandémie de Covid-19, elle a été de 3,42% en 2019 contre 3,69% en 2018 en raison de la baisse des prix du pétrole des pays producteurs d’hydrocarbures et la baisse de l’activité industrielle des secteurs manufacturiers et non-manufacturiers.
Maintenant, le plus grand défi à court terme est la manière dont le secteur financier maghrébin pourra faire face au resserrement des liquidités, estime le rapport.
L’environnement bancaire : les grandes tendances
Selon le rapport UBM 2019, les banques maghrébines ont montré une certaine résilience et une certaine réactivité. Dans ce cadre, en dépit de la crise de la Covid-19, le système bancaire maghrébin poursuit son rôle de “financeur“ de l’économie maghrébine.
Le secteur bancaire s’est distingué de 3 façons : résilience aux chocs, continuité de l’activité et immédiateté dans la digitalisation des services.
Le rapport fait état d’une continuité des crédits fournis au secteur privé, mais avec quelques ralentissements des crédits accordés aux particuliers et aux professionnels. Malgré ce ralentissement, le ratio du crédit bancaire destiné au secteur privé en pourcentage du PIB demeure en moyenne soutenu (supérieur à 60% du PIB).
Les opportunités de la transition RSE : vers des économies durables…
Par ailleurs, dans son rapport 2019, l’UBM nous apprend que certains pays du Maghreb occupent des rangs avancés dans le classement en matière de réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations unies.
Les économies maghrébines intègrent de plus en plus la culture de la RSE (Responsabilité sociale des entreprises).
… Et vers des banques durables
Dans cette optique, plusieurs banques magrébines ont mis en place une démarche de développement durable à travers leurs engagements en matière de RSE par l’intégration des aspects environnementaux, sociaux et de gouvernances (ESG), et à travers l’intégration de leurs activités responsables dans leur communication (sites internet et rapports annuels).
La banque maghrébine n’est plus seulement l’affaire des actionnaires mais aussi des différentes parties prenantes qui la composent : clients, société civile, employés, Etats, etc.
Les opportunités de la digitalisation pour les pays du Maghreb
La crise de Covid-19 a contribué, dans certains pays du Maghreb, à l’accélération de la numérisation administrative (distribution de l’aide sociale), technique (robot Guard), financière (paiement mobile), pédagogique (E-éducation).
La crise a révélé le fruit d’investissements rapides à haute valeur ajoutée dans des segments tels que l’électronique, l’ingénierie et la technologie.
La crise de la Covid-19 apparaît comme une grande opportunité pour les pays de l’UMA de mettre un terme à certaines tensions, de surmonter les doutes, et de reprendre confiance en la qualité des talents de la jeunesse maghrébine, pour préparer la reprise post-crise.
Cette crise va nécessiter encore plus de mobilisation de toutes les forces pour créer une synergie entre l’État, les entreprises, les secteurs privé et public, les organisations nationales et la société civile. La tâche implique des restructurations, des réformes, des investissements et des sacrifices à court terme.
Les opportunités de la digitalisation pour les banques
Le secteur bancaire maghrébin est inexorablement sur la voie de la digitalisation. Avec la crise du COVID-19, la fracture numérique qui mesure les inégalités dans l’accès aux technologies digitales, s’est réduite considérablement en très peu de temps. En 2 mois environ nous avons réalisé des objectifs envisageables sur 2 ans.
Les paiements en ligne, l’utilisation des applications mobiles et les autres services financiers digitaux sont devenus le moyen le plus fréquemment utilisé surtout pendant la crise sanitaire (COVID-19).
Les pays du Maghreb sont passés presque instantanément au numérique dans plusieurs secteurs afin de continuer à fonctionner pendant l’arrêt causé par la pandémie.
Covid-19, RSE et digitalisation : disruption et changement inéluctable de paradigme
Le Rapport 2019 de l’UBM innove dans le fond et la forme. En effet, il ouvre une nouvelle page dans l’histoire de l’UBM. Il se veut rétrospectif afin de tirer les leçons des exercices passés mais aussi prospectif afin de marquer l’engagement de l’UBM dans la construction de l’économie maghrébine du 21ème siècle.
Les différentes dimensions de la politique économique des pays de l’Union du Maghreb arabe sont examinées notamment sous l’angle monétaire et budgétaire.
Le nouveau paradigme, dont les banques maghrébines sont des acteurs majeurs, s’appuiera par ailleurs sur un tournant basé sur une responsabilité que devront intégrer les économies maghrébines : la transition écologique et la transition numérique.
Dans sa conclusion, le rapport souligne : cette crise sanitaire s’inscrit sans doute dans la durée. Des ruptures et des changements structurels majeurs sont à attendre dans nos modes de fonctionnement et de penser.
Les banques maghrébines doivent donc être proactives et anticiper ces grands changements. C’est le rôle de l’UBM de les y aider.
Le rapport UBM 2019 contribue à essayer d’apprécier cette dynamique du changement qui attend nos business modèles les jours et les mois à venir.