Une garde-robe numérique, ça existe désormais ! Le concept est simple: il s’agit de connecter son adresse email avec les reçus d’achats en ligne ou photographier les vêtements dans votre garde-robe et les mettre ensuite en ligne, à travers une application téléchargeable sur l’AppStore, pour les organiser et planifier des tenues pour une semaine entière.
La co-fondatrice de ce service en ligne et d’une société du même nom, c’est une jeune tunisienne originaire de l’île de Djerba, Hasna Kourda.
Ayant grandie dans une famille qui croit en l’adage “rien ne se perd, tout se transforme” et ayant suivi des études en économie et finances en France, cette jeune entrepreneure, basée aujourd’hui à Londres (Angleterre), rêvait de joindre l’utile à l’agréable et de rendre le secteur de la mode plus responsable et durable à travers l’adoption du concept de “recyclage” et de “récupération” dans un secteur où des milliers de tonnes de textiles et de vêtements invendus sont soient éliminés, d’une manière nocive à l’environnement (incinération…), soit jetés vainement chaque année dans les décharges.
Son rêve commence à être exaucé, puisqu’elle gère, aujourd’hui, avec un associé Mehdi Doghri, la start-up ” Save Your Wardrobe “, qui compte trois succursales à Londres, Tunis et Lisbonne (Portugal). Celle de Tunis emploie 10 personnes.
L’idée est d’encourager les férus de la mode et du shopping à réutiliser leurs vêtements au lieu d’acheter d’autres neufs, qui partent, après un temps court, dans les décharges et polluent encore la planète.
C’est une solution qui permet une numérisation des articles de garde-robe.
” Ceux-ci pourraient ensuite parcourir leur garde-robe, décider et planifier une semaine entière de tenues pour le travail, les vacances ou un événement particulier. Inutile de passer par votre placard et d’en faire un gâchis “, explique Hasna Kourda à l’agence TAP.
Selon elle, les utilisateurs peuvent ainsi organiser leurs garde-robes et n’y laisser que des articles essentiels et à la mode.
“Nous nous assurons qu’aucun article ne soit repoussé et oublié. Si l’un de vos vêtements n’a pas été porté depuis un certain temps, nous vous suggérons des services de réparations, de personnalisation ou en dernier recours la donation ou la revente. De cette façon, vous détournez les vêtements de la décharge ou bien de finir en fripe à l’autre bout du monde”, a-t-elle développé.
Ce service en ligne “est un moyen de réduire la pollution causée par le secteur de la mode rapide (fast fashion) et pour rendre les comportements des consommateurs plus responsables et plus citoyens”, explique la jeune entrepreneure tunisienne.
Le secteur du textile est l’un des secteurs les plus gourmands en eau et en pesticides. Il est aussi l’une des activités les plus polluantes de la planète.
La consommation mondiale de vêtements devrait augmenter, d’ici 2030, de 63%, passant de 62 millions à 102 millions de tonnes de vêtements, ce qui représente plus de 500 milliards de t-shirts en plus dans nos tiroirs, selon la Fondation Ellen MacArthur.
A ce rythme, le secteur représentera 26% des émissions de gaz à effet de serre en 2050.