La croissance économique en Tunisie devrait s’établir à -8% en 2020, mais devrait se situer à +4% en 2021, selon le rapport des prévisions économiques de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui concerne tous ses pays d’Opérations, publiés jeudi.
Les prévisions précédentes publiées en mai 2020 projetaient, pour la Tunisie, une croissance négative de -2,5% en 2020, avant de remonter à 2,5% en 2021.
La BERD a, en effet, révisé à la baisse ses prévisions pour les économies émergentes où elle investit, car les mesures destinées à contenir l’impact du coronavirus durent plus longtemps que prévu initialement.
La banque prévoit à présent une contraction générale de 3,9% dans l’ensemble des économies émergentes cette année, et un retour à une croissance de 3,6%, l’an prochain. Les prévisions précédentes publiées en mai projetaient un recul en 2020, de 3,5% et une reprise plus forte de 4,8% en 2021.
” La production dans les régions de la BERD a enregistré une forte contraction au deuxième trimestre de 2020, soit environ 8,2 % d’une année sur l’autre. Dans bon nombre d’économies, la contraction a été supérieure à celles constatées lors de la crise financière mondiale.
La rapidité de la reprise devrait être comparable à ce qui a pu être constaté à la suite de cette crise, avec un retour aux niveaux de PIB antérieurs à la pandémie vers la fin de 2021 “, indique la Directrice des Affaires économiques de la BERD, Beata Javorcik.
La production dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen va sans doute se contracter de 1,3% en 2020, du fait des mesures pour contenir la pandémie, d’une forte baisse du tourisme, d’un recul de la demande extérieure et d’un ralentissement des afflux d’investissements directs étrangers. Le PIB pourrait rebondir à 4,4% en 2021, sous réserve de la mise en œuvre de réformes et d’une diminution de l’incertitude politique.
L’Egypte est la seule économie de toutes les régions de la BERD qui est susceptible d’échapper à la récession durant l’année 2020, la croissance projetée étant de 2%, soutenue en partie par d’importants projets de construction publics et une expansion du secteur des télécommunications.
Selon le nouveau rapport de la BERD, des pressions se sont exercées sur l’offre et la demande dans les économies couvertes par la banque, du fait des mesures internes prises pour contenir la pandémie, tandis que des chocs externes ont résulté entre autres de la faiblesse des cours des produits de base, de la diminution des exportations, de l’effondrement du tourisme et des baisses des envois de fonds.
Certains secteurs, comme le tourisme, risquent de subir des dommages à long terme, mais d’autres, comme le commerce de détail en ligne, pourraient bénéficier d’une montée en puissance du numérique, indique encore la même source.
Les exportations en provenance des régions de la BERD ont reculé de plus de 14% au premier semestre de 2020, par rapport à la même période en 2019.
Le tourisme international et national a considérablement diminué, les arrivées de touristes internationaux vers les régions de la BERD s’étant inscrites en baisse de quelque 65% durant les six premiers mois de l’année, par rapport à la même période un an plus tôt.