L’appétit pour l’action associative ne faiblit pas en Tunisie. Y compris dans le monde entrepreneurial qui a récemment vu débarquer deux nouveaux syndicats.
Le pluralisme syndical, tant ouvrier que patronal, est l’une des principales retombées de la «révolution» du 14 janvier 2011. Unique représentant des entrepreneurs et entreprises de différents calibres et secteurs d’activité, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), créée en 1947, a vu débouler plusieurs concurrents au cours des neufs dernières années. Deux nouveaux s’y sont ajoutés début septembre 2020.
La première est l’Organisation professionnelle des entrepreneurs – Tunisia (OPEN TUNISIA), créée par des dissidents de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT).
Lire : Tunisie : Des dissidents de la CONECT créent une nouvelle organisation patronale
La deuxième est l’Organisation nationale des entrepreneurs (ONE). Initiée par l’homme d’affaires Yassine Gouiaa, elle se destine à «renforcer les relations entre les entrepreneurs», contribuer «au développement de l’économie numérique et l’économie sociale et solidaire», favoriser la diffusion des pratiques de la bonne gouvernance et gestion des entreprises et contribuer à «organiser les secteurs économiques marginalisés et à les rendre efficaces dans le cycle économique».
Le premier concurrent de poids de l’UTICA à faire son entrée sur la scène patronale est la CONECT, lancée en septembre 2011 par Tarak Chérif, ancien vice-président de l’organisation patronale historique. Mais avant la CONECT, c’est un autre organisme patronal, de moindre envergure, adossé à un parti politique, qui a vu le jour, à savoir “Namaa Tunisie“ parrainé par Ennahdha.
Namaa Tunisie a été créée à la mi-mars 2011, soit deux semaines à peine après la légalisation de la formation islamiste.
La galaxie nahdhaouie s’est agrandi ensuite d’une deuxième structure patronale, le Forum économique et des affaires tunisien (FEAT) -mais cet organisme a cessé toute activité depuis près de six ans.
Organisations à vocation régionale
En plus de ces organisations à vocation nationale, certaines ont choisi de prendre en charge la défense des intérêts d’entreprises dans une région en particulier du pays. La première du genre se situe encore une fois dans le giron du mouvement Ennahdha. Elle s’appelle “Association du forum du développement et de l’investissement dans le gouvernorat de Médenine“ (AFDIM). Elle a été créée en mars 2019 par un groupe de personnalités membres du parti islamiste, dont l’homme d’affaires Lazhar Ben Younes.
La deuxième est l’Association Voix de l’Entrepreneur (ASTUVE), lancée en février 2017. Dirigée par Dr Lobna Essid (maître-assistante à l’Institut supérieur de biotechnologie, Université de Jendouba) et Victoria Chelly (ingénieure textile, secrétaire générale), l’ASTUVE regroupe des universitaires, ingénieurs et entrepreneurs de différentes spécialités et générations et s’est donné pour mission de contribuer au développement de compétences en vue de favoriser l’employabilité et l’initiative privée et de l’esprit entrepreneuriale, de promouvoir l’innovation et la créativité en entrepreneuriat en vue de soutenir la viabilité économique et soutenir le développement durable dans le nord-ouest de la Tunisie.
Un autre organisme occupe une place à part. Il s’agit de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE). Deuxième structure patronale à avoir vu le jour en Tunisie, en 1985, l’IACE est le seul think tank du pays à être focalisé sur les problématiques du monde entrepreneurial.
M.M.