Suite à l’accident tragique de la petite Farah, retrouvée morte, en début de semaine, après sa chute dans une bouche d’égout à Bhar Lazreg à La Marsa, l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant (ATDDE) a condamné vendredi le manque de suivi, de contrôle et de soutien des enfants menacés connus par l’Etat et abandonnés à leur sort sans mesures de protections efficaces.
L’association déplore, dans un communiqué, l’absence de volonté de la part de l’Etat de reconsidérer ses obligations et engagements envers l’enfant sachant que tous les indicateurs les concernant soit pauvreté, accès à la santé, éducation, protection, accès à la justice, équité ou égalité des chances sont en constante régression depuis la révolution de 2011 et dramatiquement aggravés par la crise sanitaire covid 19.
Dans ce contexte, l’association appelle les organisations de la société civile et notamment les défenseurs de droits humains à se mobiliser pour la cause de ce “citoyen silencieux” qu’est l’Enfant.
Le communiqué ajoute que suite au silence des différents responsables des autorités locales, ONAS, Ministère de l’équipement, ministère de la femme et de la famille et des personnes âgées, ministère des affaires sociales et ministere des autorités locales tous impliqués de façon directe ou indirecte dans ce drame, l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant rappelle que la famille de la victime était CONNUE par les services sociaux puisqu’elle bénéficie des aides pour familles nécessiteuses.
Originaire de la région du Kef, cette famille n’a pas trouvé de solutions locales et a dû migrer vers la capitale pour accéder aux mécanismes de protection, souligne le communiqué.
Par ailleurs, l’association estime que l’état de la voirie et du réseau de l’ONAS constitue un danger permanent pour les citoyens en général et pour les enfants en particulier.
En outre, elle indique que l’exploitation économique des enfants est une réalité chiffrée par les statistiques sur le travail des enfants publiées par l’INS depuis 2018 sans qu’une stratégie adéquate ne soit mise en place par l’état.
A cet effet, l’ATDDE dénonce l’absence de volonté sérieuse de réviser le code de protection de l’enfance qui a montré ses limites pour préserver les droits des enfants et regrette que l’orientation politique de l’actuel gouvernement ne considère pas l’enfant comme une priorité puisque le terme “Enfant” a été supprimé de la nomination du ministère de tutelle pour faire de la famille le seul responsable des droits de ses enfants dégageant ainsi l’Etat de son devoir constitutionnel envers cette catégorie vulnérable de citoyens.
L’association estime aussi que la décision prise par le ministère de l’éducation de procéder à l’enseignement par groupe trois jours seulement pas semaine est un crime envers les enfants qui se trouvent livrés à la rue le reste de la semaine.