Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Fédération générale des médias (FGM) font part de leur rejet du projet de loi organique sur la communication audiovisuelle portant amendement du décret-loi 116 et permettant la mise en place de la nouvelle instance constitutionnelle de la communication audiovisuelle (Autorité de la communication audiovisuelle).
Dans une déclaration conjointe, le SNJT et la FGM soulignent que cette initiative législative risque “de légitimer le chaos et d’ouvrir la voie à la corruption et à l’argent suspect pour gangrener davantage le paysage audiovisuel, pourrir la vie publique et porter atteinte aux règles de la concurrence loyale et aux principes de la transparence et de la démocratie”.
Les deux organisations ont exhorté, dans ce sens, les membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple qui “croient en des médias libres et intègres qui se tiennent loin des lobbies de l’argent sale et des agendas partisans étriqués” à assumer leur responsabilité historique vis à vis de la patrie et du secteur des médias en rejetant cette initiative et à entamer directement l’examen du projet de loi audiovisuelle élaboré par les structures professionnelles, les experts et la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA).
Le SNJT et la Fédération Générale des Médias ont réitéré à cet effet leur disposition à mener toutes les formes et actions de protestation pour faire face à ladite initiative.
Le syndicat et la Fédération estiment que cette initiative, laquelle est composée de trois articles, comporte des amendements relatifs au décret-loi 116 concernant d’une part la composition actuelle de la HAICA et son renouvellement, ainsi que la suppression de la prérogative de l’octroi des licences portant création des chaines de télévision par la HAICA. L’amendement consacre d’autre part le principe de la simple déclaration d’existence.
“Ces deux amendements sont contraires à l’esprit de la Constitution et aux engagements de l’Etat tunisien en matière de préservation de la liberté d’expression et des médias”, lit-on dans le texte de la déclaration.