Les préparatifs de la première réunion directe du dialogue politique inter-libyen, prévue en Tunisie au début novembre prochain, ont été au centre de l’entretien qu’a eu, lundi 12 courant au palais de Carthage, le président de la République, Kaïs Saïed, avec la représentante spéciale et cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Stéphanie Williams.
A cette occasion, cette dernière a informé le chef de l’Etat tunisien des recommandations des sessions de dialogue issues de la Conférence de Berlin sur la Libye tenue en janvier 2020.
Elle lui a en outre donné un aperçu sur les préparatifs de la mission onusienne en prévision du Forum du dialogue politique libyen qu’abritera la Tunisie début novembre prochain. Lequel représente, selon elle, “une réelle opportunité pour réaliser une avancée dans le processus politique libyen”.
Dans une déclaration à l’issue de l’entretien, Stéphanie Williams indique que la reprise des pourparlers sur le dossier libyen à travers la tenue d’un Forum de dialogue politique inter-libyen est l’une des recommandations du Processus de Berlin. Des réunions préparatoires débuteront le 26 octobre courant par vidéoconférence, a-t-elle expliqué. Après quoi se tiendront les réunions directes début novembre prochain en Tunisie.
Williams a fait part de sa reconnaissance à la Tunisie pour son appui à l’action de la MANUL et de sa forte détermination à faire aboutir ce dialogue.
“Le Forum de dialogue politique libyen prévu en Tunisie discutera des préparatifs nécessaires pour la tenue, le plus tôt possible, des élections présidentielles et parlementaires libyennes ainsi que de la mise en place d’un pouvoir exécutif capable de servir le peuple libyen”, a-t-elle fait savoir.
Elle a, dans ce sens, relevé que l’une des recommandations parvenues à la MANUL suite à ses concertations avec plusieurs catégories de la société libyenne est que des dirigeants actuels ne se présenteront pas aux prochaines élections (dans une allusion au chef du gouvernement d’union nationale, Fayez al-Sarraj, et au maréchal Khalifa Haftar). Cela sera une condition pour la reprise du dialogue inter-libyen, a-t-elle dit.
Williams a également déclaré que la Mission d’appui des Nations unies en Libye œuvrera, dès le 19 octobre, à faciliter les pourparlers entre les deux parties de la Commission militaire mixte 5+5, formulant l’espoir que ces pourparlers s’achèvent par une décision d’un cessez-le-feu définitif en Libye.
Toutes les conditions sont maintenant réunies pour faire progresser le dialogue inter-libyen, et ce grâce aux pourparlers précédents, dont notamment ceux tenus en Egypte et au Maroc au mois de septembre dernier, a-t-elle ajouté.
Pour elle, le dialogue inter-libyen est une opportunité à ne pas manquer, appelant la communauté internationale à honorer ses engagements relatifs au respect de la souveraineté de la Libye ainsi qu’au soutien, par tous les moyens possibles, de ce dialogue.
Pour sa part, Kaïs Saïed s’est félicité de l’aboutissement du processus de concertation entre la Tunisie et la Mission d’appui des Nations unies en Libye par le choix de la Tunisie pour accueillir cette importante réunion de dialogue.
“La Tunisie est prête à mobiliser toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires pour contribuer au succès de cette échéance”, a-t-il assuré.
Il a réaffirmé la position de la Tunisie à l’égard de la crise libyenne visant à trouver un règlement politique inter-libyen, basé sur une approche globale, qui préserve l’unité et la souveraineté de la Libye, loin de toute ingérence étrangère.
“La Tunisie n’est pas en compétition avec qui que soit, l’objectif est de trouver un règlement pacifique à la crise dans ce pays frère”, a-t-il dit.
Pour rappel, le chef de l’Etat, qui avait reçu au mois de septembre dernier Stéphanie Williams, avait souligné la disposition de la Tunisie à contribuer à la relance du processus politique en accueillant un dialogue national regroupant les différents protagonistes libyens.