Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a appelé, jeudi, à mettre les femmes rurales au cœur des mesures de riposte face à la COVID-19, afin de les protéger contre les conséquences socioéconomiques de la pandémie et de maintenir la cohésion des familles et des communautés rurales.
A l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, le FIDA a indiqué que la pandémie de COVID-19 a de lourdes conséquences sur les femmes rurales qui voient leurs activités agricoles plus fortement perturbées que les hommes, ce qui est d’autant plus inquiétant qu’elles avaient déjà plus de mal à accéder aux ressources productives. “Pourtant, malgré les difficultés auxquelles elles se heurtent, les femmes rurales font preuve de résilience face à la crise, et leur travail revêt un caractère déterminant dans la lutte contre la faim dans les régions durement touchées”.
“Si nous ne nous attachons pas à faire des femmes rurales une priorité pendant la pandémie, nous risquons de compromettre notre approvisionnement alimentaire”, a déclaré Président du FIDA, Gilbert F.
Houngbo, appelant instamment les Etats à accroître leurs investissements en faveur des femmes rurales.
Et de poursuivre “il est inacceptable que les femmes rurales, qui contribuent de façon déterminante à produire nos aliments et à édifier des économies florissantes, soient les plus menacées face à la pandémie. Pour renforcer la résilience partout dans le monde, les Etats devront prêter une attention accrue aux conséquences socio-économiques démesurées qui pèsent sur les femmes rurales et augmenter leurs investissements visant à les protéger.”
Le Fonds a rappelé qu’environ 1,7 milliard de femmes et de filles vivent en milieu rural, soit plus d’un cinquième de l’humanité. Les femmes rurales représentent 43% de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement, et assurent une grande partie de la production alimentaire mondiale.
Toutefois, elles ne disposent pas du même accès que les hommes aux technologies, aux marchés, aux actifs financiers et aux ressources agricoles, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables aux répercussions de la COVID-19.
Le FIDA s’inquiète d’autant plus que les femmes rurales sont souvent employées de manière informelle et ne bénéficient d’aucune protection sociale et qu’elles sont donc plus nombreuses que les hommes à perdre leur emploi, outre le fait qu’elles doivent également, assumer un plus grand nombre de tâches domestiques non rémunérées.
Le FIDA souligne, par ailleurs, que malgré les nombreux progrès accomplis au cours des 25 dernières années en matière d’autonomisation des femmes, notamment depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, l’égalité femmes-hommes en milieu rural demeure un objectif à atteindre.
“Encore aujourd’hui, les femmes âgées de 25 à 34 ans courent 25% plus de risques de vivre dans une situation d’extrême pauvreté que les hommes”.
“Les femmes rurales, qui s’attellent tout particulièrement à nourrir et à élever la prochaine génération, ont été négligées tout au long de cette crise”, a encore affirmé Gilbert F. Houngbo, estimant que “le moment est venu de mettre en lumière le rôle majeur qu’elles jouent auprès de leur famille, de leur communauté et de l’économie de leur pays, et de veiller à ce qu’elles soient épaulées et protégées tout au long de cette période inédite.”