L’Union générale tunisienne du Travail (UGTT) a condamné la décision du gouvernement de retirer le projet de loi relatif au secteur de l’audiovisuel, la considérant comme une “décision injustifiée” et une “transaction suspecte” pour faciliter le passage de l’initiative législative de la “coalition du lobby de l’argent, du terrorisme et de l’islam politique”.
Pour la centrale syndicale, cette proposition a pour objectif “l’amendement du décret-loi n°116, en échange d’une couverture politique au gouvernement”.
Dans une déclaration publiée, mardi, l’UGTT a demandé au président de la République “d’user de son pouvoir constitutionnel”, l’invitant à ne pas promulguer cette loi, contraire à la Constitution, au cas où elle serait adoptée par le parlement.
L’UGTT a appelé les députés “les libres et les patriotes” à s’opposer avec force à l’initiative législative proposée, et ce, en raison d’un “conflit d’intérêts” et d’une volonté de “saper la liberté des médias” et de “contrôler le paysage audiovisuel à des fins politiques et idéologiques étriqués”.
Elle a, également, appelé les structures professionnelles de médias à faire face à toutes les tentatives visant à contrôler les médias.
Pour l’UGTT, l’initiative législative présentée par la coalition al-Karama a pour objectif de porter préjudice à la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) et à soumettre sa composition à des quotas partisans. Il s’agit aussi d’une volonté de “fragmenter le paysage médiatique” et d’ “ouvrir la voie aux lobbies de l’argent politique sale et les forces étrangères qui soutiennent le terrorisme”.
Les syndicats professionnels de médias, les journalistes et les représentants des composantes de la société civile et des partis politiques ont organisé, mardi, un mouvement de contestation devant le bâtiment annexe du Parlement pour protester contre la proposition d’amendement du décret-loi 116 sur la liberté de la communication audiovisuelle.
Lundi, le gouvernement a demandé au Parlement le retrait de six projets de loi, dont celui relatif à la liberté de la communication audiovisuelle, proposé par le gouvernement de Elyes Fakhfakh en juillet 2020.
Le gouvernement n’a fourni aucune explication sur les raisons de ces retraits.