L’Agence Française de Développement (AFD) annonce la signature de deux accords de financement, jeudi 22 octobre, par Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, à l’occasion de sa visite à Tunis, indique un communiqué de l’Ambassade de France en Tunisie.
L’accord-cadre de financement de 350 M€ (plus d’un milliard de dinars) appuiera l’engagement des réformes prioritaires de la Tunisie durant la période 2020-2022. Une première tranche de crédit de 150 M€ de cet accord-cadre triennal a été signée ce jour pour favoriser la résilience de l’économie tunisienne, dont 100 M€ seront disponibles dès cette année.
Les tranches pour 2021 et 2022 seront à confirmer en fonction, notamment de l’avancement des réformes.
Ces financements s’inscrivent dans la continuité des engagements pris par le Président de la République française, Emmanuel Macron, avec son homologue tunisien, Kaïs Saïed, lors de sa visite à Paris en juin 2020.
Cet accord s’inscrit dans un programme d’appui aux réformes de l’Etat tunisien et bénéficie de l’appui exceptionnel de plusieurs autres bailleurs internationaux : la Banque mondiale, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), la banque publique d’investissement allemande (KfW) qui viennent d’effectuer une mission conjointe de suivi en étroite coordination avec la Banque Africaine de Développement (BAD), le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union Européenne (UE).
Ce soutien multilatéral vise à accompagner le programme de réformes socio-économiques de la Tunisie pour promouvoir une croissance durable et créatrice d’emplois, et à améliorer les conditions de vie de la population tunisienne.
A travers ce soutien budgétaire, l’AFD poursuit notamment sa contribution au renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et de leur performance, à la mise en place d’un système de protection sociale plus efficace et équitable, à l’amélioration de l’offre de services financiers adaptés et diversifiés dont le déploiement des services financiers numériques et à la restructuration du secteur du transport urbain. Ce prêt d’appui aux politiques publiques est accompagné d’une subvention de 1 million d’euros pour un appui technique à la mise en œuvre des réformes ciblées.
Cité dans le document, Yazid Safir, directeur de l’AFD en Tunisie, souligne : « Nous soutenons toutes les réformes prioritaires pour la Tunisie pour renforcer l’efficacité de l’action publique, pour réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie de la population. L’appui conjoint des partenaires techniques et financiers de la Tunisie est exceptionnel, et devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre des réformes indispensables et priorisées par les autorités».
38 millions d’euros en faveur de la SONEDE
L’AFD a également signé, avec la Tunisie et la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), un financement d’un montant total de 38 millions d’euros pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Tunis.
Ce projet, co-financé par la Banque européenne d’investissement (BEI), permettra concrètement la construction à Béjaoua – gouvernorat de Manouba – d’une nouvelle station de traitement d’eau potable et des ouvrages associés (conduites, réservoirs et station de pompage), afin de sécuriser l’ensemble du système d’approvisionnement en eau potable du Grand Tunis et d’assurer la satisfaction des besoins de la population jusqu’en 2040.
Les besoins en eau de la capitale sont en effet en augmentation en raison de l’expansion démographique et urbaine du Grand Tunis, de son développement touristique, industriel et commercial, mais aussi des impacts du changement climatique.
Au total, le projet devrait bénéficier à une population estimée à environ 2,78 millions d’habitants aujourd’hui et qui pourrait atteindre les 3,2 millions d’habitants en 2030.
Ces investissements sont accompagnés d’une subvention d’un million d’euros pour l’élaboration du schéma directeur Eau potable du Grand Tunis 2021-2045, un document stratégique pour la SONEDE pour l’exploitation de son réseau, la prévision des investissements et du renouvellement des infrastructures, ainsi que la gestion et l’optimisation de ses ressources dans les prochaines années.