La Tunisie a abrité, jeudi, les travaux de la XVIème réunion des ministres des Affaires étrangères du ” Dialogue 5+5 ” des pays de l’ouest de la Méditerranée sous la présidence conjointe tuniso-maltaise, par visioconférence.
Cette réunion qui coïncide avec le 30ème anniversaire du lancement du Dialogue 5+5 et le 25ème anniversaire de la “Déclaration de Barcelone” pour le partenariat euro-méditerranéen, s’est tenue sous le signe ” Ensemble pour la sécurité collective et le partenariat dans le bassin occidental de la Méditerranée “.
Cet événement politique a abordé les défis face auxquels la région est confrontée suite aux répercussions de la pandémie sur l’économie et le développement et les crises actuelles notamment la situation en Libye et dans la région du Sahel. La réunion a abordé également les questions liées aux menaces du terrorisme, de la migration irrégulière et du crime organisé.
Le ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, Othman Jerandi a souligné dans son intervention que ” le Dialogue 5+5 qui vise à faire de l’ouest méditerranéen une région de paix, de stabilité et de prospérité commune, est appelé à emprunter une nouvelle voie pour le partenariat euro-méditerranéen et à faire du développement solidaire sa priorité “.
Jerandi a fait observer que la situation à l’échelle internationale pour cause de pandémie a imposé des défis économique et de développement inédits dans la région, ce qui exige un mouvement collectif pour les relever ainsi qu’une perception unifiée à l’échelle mondiale et une solidarité internationale à même de bâtir un espace méditerranéen stable et sécurisé.
Le ministre des Affaires étrangères a appelé, dans ce sens, à unifier les efforts pour activer la résolution tuniso-française n° 2532, adoptée par le Conseil de sécurité et relative au renforcement de la solidarité internationale pour lutter contre la pandémie, et ce dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne.
Concernant le développement de la situation en Libye, Jerandi a réitéré la position de principe de la Tunisie appuyant une solution politique globale et durable qui préserve la souveraineté de ce pays frère, son unité nationale et son intégrité territoriale. Il est question d’appuyer un dialogue libyo-libyen global sous l’égide des Nations Unies et à l’écart des ingérences étrangères.
” Le retour de la paix et de la sécurité dans la région de la Méditerranée est tributaire du règlement des crises et des conflits actuels, notamment la cause palestinienne à travers un règlement juste et durable permettant au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes et indivisibles, notamment son droit à l’instauration de son Etat indépendant avec pour capitale Al-Qods Al-Charif, conformément aux résolutions onusiennes et de l’initiative de paix arabe “, a déclaré Jerandi.
Il a mis l’accent sur le fait que la Tunisie est attachée à appuyer et renforcer sa coopération avec les pays du Sahel surtout dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la prévention contre l’extrémisme violent ainsi que la protection des enfants et des jeunes de l’extrémisme et le renforcement de la paix et de la sécurité dans cette région.
Le ministre des Affaires étrangères a mis en garde, dans ce sens, contre la menace terroriste permanente et l’expansion de l’extrémisme violent et du crime organisé qui visent l’existence des Etats, la cohésion de leur société ainsi que les processus démocratiques et de développement qui y sont en cours, ce qui implique une vigilance accrue et la fédération des efforts à l’échelle régionale et internationale.
Jerandi a indiqué, à cet effet, que la lutte efficace contre le terrorisme implique une la réforme sociale et économique des sociétés et le rayonnement culturel scientifique ainsi que le renforcement du rôle de la femme dans la société.
Il est question, également, d’éradiquer les signes de la pauvreté et de la marginalisation pour barrer la route à toute instrumentalisation des jeunes par les réseaux terroristes. ” Le terrorisme n’a ni identité ni religion et n’a aucun lien avec la religion musulmane et ses principes tolérants “, a-t-il déclaré.
Concernant la question de la migration irrégulière et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité, Jerandi a souligné le fait que la Tunisie fourni des efforts permanents depuis 2011 pour lutter contre ce fléau.
Il a rappelé, à ce propos, l’approche tunisienne en vigueur pour appréhender ce fléau qui fait appel à une démarche participative basée sur le développement solidaire, la création de l’emploi, l’investissement en faveur des jeunes marginalisés, la lutte contre la traite des êtres humains avec l’impératif d’offrir les conditions d’une vie digne pour les migrants et le respect de leurs droits ainsi que leur protection de toutes les formes d’exploitations.
Les participants à cette réunion qui a débouché sur la ” Déclaration de Tunis ” et l’organisation des prochains pourparlers politiques entre les parties libyennes en Tunisie le 9 novembre sous l’égide des Nations unies, ont appelé à l’impératif de faire participer les pays du voisinage libyen à toutes les étapes et les initiatives en cours pour relancer la résolution politique en Libye, et tirer parti du mécanisme du dialogue 5+5 pour contribuer à débloquer la crise et apaiser la crise dans ce pays membre, indique le département des Affaires étrangères.
Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de Sécurité a pris part à cette réunion en tant qu’observateur. Le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, la présidente de la Fondation euro-méditerranéenne ” Anna Lindh ” pour le dialogue entre les cultures et le président honorifique de l’Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, ont également participé à cette réunion.