La représentante ONU-Femmes pour la Tunisie et la Libye, Begona Lasagabaster, a souligné l’importance du rôle des Tunisiennes et des Libyennes dans l’essor économique des deux pays qui, a-t-elle dit, sont étroitement liés l’un à l’autre.
Dans un entretien accordé à l’Agence TAP, la responsable onusienne a souligné au sujet de la Libye, où ONU-Femmes mène plusieurs activités, que “la situation dans ce pays est beaucoup plus complexe que celle qui prévaut en Tunisie du fait, a-t-elle dit, de l’existence de lois discriminatoires puisqu’il s’agit, selon elle, d’une société “beaucoup plus patriarcale et conservatrice”.
Cependant, a-t-elle ajouté les femmes libyennes font “un travail extraordinaire” dont personne n’en parle: Elles combattent la pandémie, assurent la sécurité alimentaire, négocient l’échange de prisonniers et élèvent la voix pour demander la paix au risque de leur sécurité.
“Ces femmes sont aussi en mesure de nous avertir rapidement lorsqu’une violation des droits de l’homme est sur le point de se produire. Elles nous alertent et nous aident aussi à canaliser l’aide humanitaire”, a-t-elle fait savoir.
Et d’ajouter, “Quand les femmes participent aux négociations, la conclusion d’accords est réalisée plus rapidement et durablement”, a-t-elle relevé, faisant part de sa conviction que le travail de ces femmes va contribuer à éliminer les conflits et à instaurer la paix.
S’agissant du processus de mise en œuvre de la résolution onusienne 1325 relative aux droits des femmes, à la paix et à la sécurité, la responsable ONU-Femme a souligné qu’il s’agit d’un instrument juridique qui a permis de changer la donne en raison de son caractère obligatoire pour les Etats membres. Elle a, à cet égard affirmé, avoir observé des changements au niveau de la protection des femmes lors des conflits et leur association à les résoudre.
Selon Begona Lasagabaster, la Tunisie s’érige comme “pionnière des droits des femmes dans la région”, à travers la mise en place d’un plan d’action et en veillant à associer la société civile à travers l’organisation de consultations.
Toutefois, a-t-elle dit, malgré les grands progrès réalisés, la femme tunisienne est encore confrontée à plusieurs difficultés dont le respect et l’application des lois qu’une catégorie de femmes ignorent même l’existence. Certaines femmes sont, a-t-elle ajouté, incapables de revendiquer leurs droits à cause des normes sociales, des stéréotypes liés au genre, ou parce qu’elles vivent dans des endroits où elles n’ont pas accès à tous les services.