Cette crise de Covid-19, laquelle entraîne un arsenal de vérifications et de contraintes dans les aéroports pour tous les voyageurs, risque de se prolonger -d’aucuns évoquant même septembre 2021- avant de trouver un vaccin ou un traitement efficace.
Par conséquent, il serait judicieux de s’atteler à digitaliser tout le processus d’accueil des voyageurs qui arrivent en Tunisie. Et ce d’autant plus que le folklore accueil mis en place par les autorités sanitaires n’est pas efficient.
Je vais vous faire une description succincte de cette ambiance pas reluisante du reste.
Pour commencer, il n’existe aucun processus automatisé ou digitalisé, autrement dit, toutes les démarches/actions sont manuelles et sur papiers.
Ainsi, au départ de l’aéroport, dans la salle d’embarquent, on remplit une fiche papier et un engagement, puis on montre l’attestation de son test PCR.
Ensuite, à l’arrivée, on fait la queue devant un “comité médical“ composé de 3 infirmiers qui vérifient -toujours manuellement- le test PCR, la provenance, et on remet encore une fiche papier renseignée manuellement.
Après les formalités de police des frontières et celle de la remise des bagages et de la douane, un barrage de vérificateurs vous attend à la sortie, vous intercepte pour vérifier, sur le passeport, le pays de votre provenance, si celui-ci est classé “vert, orange ou rouge“, avant de vous laisser partir faire votre confinement à domicile, ou bien vous retenir pour un confinement obligatoire dans un hôtel. Une démarche empirique, et totalement manuelle, ce qui est le comble dans le pays faisant partie des pays les plus avancés digitalement en Afrique.
Cette situation va empirer avec l’augmentation des voyageurs lors des vacances scolaires ou celles de fin d’année avec l’augmentation des flux des arrivées.
Je conseille sincèrement à nos responsables du ministère du Transport et de la Logistique et celui de la Santé -qu’ils ne prennent pas mal- d’aller faire un stage au Bénin ou au Togo pour apprendre comment ces deux pays organisent, digitalisent et documentent les arrivées des voyageurs.
Tout d’abord, toute la procédure est digitale : on doit s’enregistrer sur un portail web en y introduisant à l’avance toutes les données relatives au voyageur.
A l’arrivée, on embarque les arrivants dans un “circuit Covid-19“ hors de l’enceinte de l’aéroport dans des tentes, où de jeunes cadres accueillent les voyageurs, les font passer par un portique de désinfection automatique.
Ensuite, on oriente les voyageurs selon leur enregistrement vers une vingtaine de bureaux de vérification où on fait 2 tests. Le premier est “sanguin“ et rapide avec un résultat dans 10 minutes, puis un autre “salivaire PCR“ délivré dans les 48 heures par messagerie.
On s’oriente ensuite vers une salle d’accueil où on attend le résultat de son test rapide sur un tableau électronique. Si le test est positif, on embarque le voyageur vers un centre de confinement à sa charge, et s’il est négatif, il continue ses formalités.
Les voyageurs ayant un test négatif sont de nouveau orientés vers le bâtiment de la salle d’arrivée par bus.
On vérifie votre passeport et on y colle un ticket avec une référence. Puis on effectue les formalités de la police des frontières sans aucune fiche papier. On scanne votre passeport, prend votre photo et scanne vos empreintes digitales. Et enfin on garde votre passeport.
Dans les 48 heures suivant votre arrivée, on vous rend votre passeport et votre résultat de test PCR s’il est négatif. Si le résultat est positif, on vous confine obligatoirement et toujours à votre charge.
Tout est tracé, documenté, digitalisé. Et dites-moi comment dans cette organisation bien huilée on pourra exposer ces concitoyens à un danger quelconque ?
A quand une organisation digitale et à une suppression des formulaires papiers ?
Messieurs les ministres et autres responsables, sachez que nos entreprises digitales sont capables de vous réaliser et délivrer les meilleures applications logicielles et les déployer en un temps record.
Y a-t-il quelqu’un au bout du fil ?
Maarouf