“La mesure prévue dans le projet de loi de finances 2021, de porter l’impôt sur les sociétés (IS) à 18% pour les sociétés totalement exportatrices, est suicidaire pour l’économie tunisienne”, souligne la CONECT International, dans un communiqué publié mardi 3 novembre 2020.
“Cette volonté galopante de vouloir taxer à outrance des secteurs déjà en difficulté et représentant une importante source de devises pour le pays, risque de détruire le tissu exportateur de la Tunisie, dans la mesure où plusieurs sociétés exportatrices cesseront d’être rentables et réduiront le volume de leurs activités”, a estimé la deuxième organisation patronale du pays.
“La Tunisie a déjà beaucoup perdu de sa compétitivité avec les problèmes logistiques répétitifs et la congestion perpétuelle du port de Radès et l’augmentation des coûts des facteurs (électricité, travail, intérêts bancaires)”, a encore noté la CONECT International, considérant que “cette augmentation de l’impôt met en péril la viabilité des entreprises exportatrices”.
Et d’ajouter que face à la crise sanitaire, les entreprises exportatrices tunisiennes se sont attendues à “un soutien de la part de l’Etat tel qu’un allègement des charges fiscales et sociales ou un report du passage de 10% à 13,5% en 2021”, et à “une incitation aux investisseurs étrangers pour relocaliser leurs activités en Tunisie”, mais elles se sont retrouvées face à “une nouvelle augmentation de la pression fiscale”.
Pour rappel, l’IS est déjà passé en 2018 de 0 à 10% et programmé depuis la LF 2019, à 13,5%, à partir du 1er janvier 2021, sous la pression des instances internationales, sans oublier une imposition des dividendes au taux de 10%.