“En Tunisie, il existe des quartiers qui se considèrent au-dessus de la loi”, affirment le directeur central de la distribution d’électricité et de gaz, Abderrahim Taamallah et le directeur chargé de la direction de paiement et de la réduction des pertes d’énergie, au sein de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), Moncef El Mhabli, estimant qu’il est difficile pour les agents de ladite société de couper de l’électricité des clients qui n’ont pas payé leurs factures.
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, les deux responsables de la STEG ont souligné qu’il existe des endroits sensibles et des quartiers résidentiels ou les agents de la société ont du mal à entrer pour faire leur travail, faisant savoir que la société dispose de classifications internes pour les lieux sensibles et difficiles.
Et d’ajouter qu’au sein de la STEG, chaque district (42 districts), il y’a 3 ou 4 quartiers, classés comme un point noir difficile d’accès pour les agents de la société, notamment lors des opérations de coupure d’électricité.
Les deux responsables ont en outre, affirmé que les agents de la STEG font face quotidiennement s à de nombreuses menaces et violences physiques et verbales dans ces régions. Le nombre d’agressions contre les employés de la société a atteint, depuis le début 2020 jusqu’à aujourd’hui, 27 contre 82 en 2019″, a souligné Taamallah, précisant que depuis l’année 2011, le nombre total d’agressions contre les agents de la STEG a atteint 572 cas.
Au sujet des opérations de coupures de l’électricité, Moncef El Mhabli, a souligné que la STEG effectue quotidiennement des opérations de coupure et qu’il est difficile de les pendre en considération dans certaines statistiques, indiquant que les coupures de l’électricité pour les institutions publiques sont enregistrées dans les zones non sensibles.
En ce qui concerne les municipalités, la coupure de l’électricité est effectuée dans les endroits qui ne sont pas concernés par les services liés aux citoyens.
La STEG a coupé l’électricité de certaines recettes des fiances et un certain nombre de bureaux de la douane après avoir envoyé de nombreux avertissements aux ministères et départements de tutelle pour régler leurs factures d’électricité.
S’agissant de l’éventuelle existence, au niveau de la direction générale, d’un plan d’assainissement visant garantir le recouvrement des dettes dues, Taamalla a souligné que la STEG a effectivement demandé la mise en place de ce genre de plan. ” Nous attendons depuis l’année dernière la tenue d’un conseil ministériel qui se penchera sur la situation financière de la STEG et pendra s décisions audacieuses dans ce sens “, a indiqué le responsable.
Et d’ajouter que le règlement du dossier du recouvrement des dettes est devenu une priorité, d’autant plus que la société a déjà présenté au ministère de l’économie, des finances et de l’appui à l’investissement tous les documents relatifs aux dettes dues.
Le responsable a dans ce cadre dévoilé la signature de plus de mille procès-verbaux de reconnaissance de dettes dues aux entreprises publiques. Lors de l’élaboration du budget de l’Etat 2021, ces procès-verbaux seront pris en compte, indique le responsable, précisant que les sommes qui seront débitées des budgets des ministères devront être injectées dans le budget de la STEG.
S’agissant des clients/ménages, il a évoqué les efforts au quotidien déployés afin de recouvrir les dettes, comme le rééchelonnement des montants remboursés (6 tranches) afin d’inciter les ménages à rembourser leurs dettes outre le recours au remboursement à distance afin d’éviter les files d’attente.