Le vice-président de l’Union tunisienne pour l’agriculture et la pêche (UTAP), Anis Kharbach, a fustigé l’absence, dans le projet de loi de finances 2021 (PLF 2021), de mesures à même de dynamiser l’économie, notamment le secteur agricole. C’était à l’occasion de son audition par la Commission des finances, de la planification et du développement à l’Assemblée, mercredi 4 novembre.
“Le PLF 2021 n’a pas pris en considération les revendications du secteur agricole qui sont presque les mêmes qu’il y a 10 ans “, a-t-il ajouté, évoquant essentiellement, la problématique du financement de l’agriculture.
Il a précisé que prés de 55 mille agriculteurs sont restés en dehors du circuit économique en raison des difficultés qu’ils ont à accéder au financement, appelant à les réintégrer dans le circuit économique en leur garantissant l’accès au financement.
Kharbach a, en outre, déploré le fait que la Banque nationale agricole ne consacre que 6% de ses financements à l’agriculture, estimant que le seul lien qu’elle maintient toujours avec le secteur, c’est sa qualification de banque agricole.
Il a fait savoir que les dettes du secteur agricole s’élèvent à 480 millions de dinars, appelant à supprimer les dettes des petits agriculteurs dont les crédits ne dépassent pas les 10 mille dinars, sachant que la dette globale de cette catégorie d’agriculteurs est de l’ordre de 55 millions de dinars.
De son côté, le membre du bureau exécutif de l’UTAP, Noureddine Ben Ayed, a déclaré que le secteur de la pêche traverse une situation difficile en raison de sa marginalisation et de la montée des coûts de production. Il a, à ce titre, évoqué la prime des hydrocarbures qui est restée inchangée depuis 1991, au niveau de 72 millimes pour le litre.
Les représentants de l’UTAP ont proposé de réviser le droit de consommation appliqué sur les produits pétroliers et d’activer le Fonds des catastrophes naturelles, affirmant que 24 millions de dinars ont été injectés dans ce fonds par les agriculteurs qui n’ont jusque-là pas bénéficié de ses interventions.
Les représentants de l’union agricole ont par ailleurs proposé de généraliser les interventions de ce fonds à tous les agriculteurs au lieu de les limiter aux grandes cultures.