Il n’y a aucun problème lié à l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie (BCT), mais il y a des problèmes relatifs à la sortie de la crise sanitaire due à la propagation du coronavirus dans le pays. Il faut interagir au mieux avec les données pour éviter l’impact de cette crise sur la note souveraine du pays. C’est ce qu’a martelé le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, lors d’une séance de dialogue avec les députés.
Abassi a souligné que la notation souveraine de la Tunisie est fondamentale pour la prochaine période, surtout que la Tunisie est très endettée de l’extérieur et que les agences de notation souveraine contrôlent la scène nationale.
Selon lui, les demandes des agences de notation -Fitch Rating et Moody’s- sont devenues quasiment quotidiennes, dans l’objectif de connaître la situation de la Tunisie, en ce moment ambigu de la politique dans le pays.
Abassi a insisté sur la nécessité d’accorder davantage d’intérêt aux différentes données qui se répercutent sur les investisseurs étrangers.
Il considère que l’indépendance de la BCT remonte à l’année 2006 et que la comparaison de la Tunisie avec d’autres pays au niveau de l’intervention de la Banque dans le financement de l’économie n’est pas fondée sur des bases solides.
Abassi assure que le rôle fondamental de la BCT réside dans la lutte contre l’inflation et la réalisation de l’équilibre financier. Déjà, la banque a fourni 3,4 milliards de dinars d’une manière directe.
Il a affirmé que la BCT sera au chevet de l’économie durant cette période difficile, mais il ne faut pas renoncer aux résultats réalisés au niveau de l’inflation.
Il a souligné la nécessité de trouver des solutions aux grands problèmes dans les domaines de la subvention et la gouvernance des établissements publics.
Il a exprimé l’attachement de la Banque à aider l’Etat à condition que ce dernier présente une demande officielle d’identification des responsabilités et qui donne une dimension légale pour la mission de la Banque centrale dans le financement du budget.
Abassi a conclu en soulignant qu’il ne faut pas demander à la Banque centrale d’intervenir dans le financement du budget à un moment où les grandes entreprises, comme celles du phosphate ou du pétrole, sont encore fermées.