Entre 2017 et 2019, la Banque africaine de développement (BAD) a accompagné le Niger dans l’assainissement de ses finances publiques pour améliorer la compétitivité de son économie, à travers la mise en œuvre du Programme d’appui aux réformes et à la résilience économique (PARRE) au Niger exécuté en deux phases.
Dans un rapport publié le 28 octobre 2020, la Banque africaine de développement indique que le PARRE 1 a bénéficié d’un prêt de 19,18 millions de dollars américains du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque et d’un don de 21,92 millions de dollars de la Facilité d’appui à la transition (FAT). Le PARRE 2, lui, a bénéficié du concours financier des deux instruments de la Banque, qui ont apporté respectivement un prêt et un don de 13,7 millions de dollars, totalisant 27,4 millions de dollars.
L’exécution du programme a notamment créé les conditions d’une croissance soutenue au Niger. Durant la période de sa réalisation, la croissance économique du pays est, en effet passée de 4% en 2015 à une moyenne annuelle de 5,9% entre 2017 et 2019, soit légèrement au-dessus de la cible du programme qui tablait sur un taux de croissance de 5,4%. Parallèlement, le taux de pression fiscale a connu une légère progression passant de 13,6 % du produit intérieur brut (Pib) à 14,9%.
En outre, le renforcement de la mobilisation des ressources fiscales s’est accompagné d’une meilleure gestion des marchés publics à travers la baisse, en valeur, de la part des marchés passés par entente directe. Elle a chuté de 51% en 2016 à 9% en 2019.
Au plan sectoriel, le taux d’accès à l’électricité de la population nigérienne a connu une évolution positive, passant de 9,83% en 2015 à 13,6% en 2019.
« Les résultats réalisés vers l’atteinte de l’objectif de développement du programme sont satisfaisants, souligne le rapport. Le PARRE a eu un impact significatif sur l’accroissement des recettes fiscales, qui ont atteint 1,4 milliard de dollars en 2018 et 1,5 milliard de dollars en 2019, contre 1,1 milliard de dollars en 2016 », souligne le rapport de la Banque africaine de développement.
À ce jour, le programme bénéficie à l’ensemble de la population, notamment celle exerçant dans le domaine agricole, en particulier les femmes, ainsi que les éleveurs grâce aux mesures menées dans les domaines de l’élevage, de l’hydraulique pastorale et des systèmes irrigués. Les entreprises du secteur privé tirent également profit de la mise en œuvre du PARRE, à travers l’amélioration de l’accès au financement et aux biens de consommation intermédiaire dans le processus de production (eau et électricité).
À long terme, le programme devrait avoir un impact positif sur les conditions de vie des femmes puisqu’il vise à soutenir leur autonomisation par la réduction des inégalités en matière de genre et de l’incidence de la pauvreté. « À cet effet, le PARRE a mis l’accent sur la résilience agricole nutritionnelle, l’accroissement de l’accès à l’électricité et le renforcement de l’entreprenariat féminin, notamment en milieu rural, qui sont de nature à diversifier les sources de revenus des femmes et donc leur intégration dans le circuit économique », conclut le rapport de la Banque.