Contrairement aux idées reçues, les innovations ne viennent pas que des pays développés, aujourd’hui, l’Afrique donne l’exemple en produisant et exportant des services et des produits de grande qualité vers les pays développés, affirme jeudi 5 novembre 2020, Naonobu Fuwa, spécialiste en start-up à l’Agence Japonaise de Coopération internationale (JICA).
Il s’agit, selon ses propos, de “l’innovation inversée” (l’inverse du processus habituel) que la JICA cherche à promouvoir à travers l’encouragement de l’innovation des start-up en Afrique, a-t-il ajouté au cours d’un webinaire consacré, par l’Agence japonaise et le groupe de médias franco-japonais ” Nikkei “, à ces petites entreprises et leurs marchés technologiques.
A cet égard, les entrepreneurs des startups favorisent la création d’emplois et permettent de résoudre les problèmes de leurs sociétés notamment, dans le domaine des infrastructures compte tenu de l’absence de l’électricité, de l’eau potable, des routes, et de services bancaires dans plusieurs zones du continent noir, a-t-il dit.
Les défis sont multiples mais les startuppeurs, qui sont capables de trouver des solutions aux problèmes de la société, ont besoin d’être formés et soutenus, particulièrement sur ce continent qui connait une importance croissance démographique, a-t-il appuyé.
A cet effet, la carte démographique mondiale démontre que la population africaine qui est actuellement de 1,3 milliards d’habitants (2019), atteindra 2,5 milliards, en 2050, soit un quart de la population mondiale.
Ces chiffres sont attractifs mais ils cachent plusieurs problèmes, en particulier un taux de chômage élevé, qui peut atteindre 30% voire 50% des jeunes dans certains pays outre les grandes disparités existant entre différents Etats du continent.
Ainsi, a-t-il dit, la croissance démographique peut d’être synonyme de l’explosion du chômage, d’instabilité sociale compte tenu de la criminalité qui en découlera.
Or, les startups sont là pour aider à relever les défit, a précisé le responsable, citant l’exemple de la société ivoirienne LIFI-LED qui a mis en place des solutions de communication permettant de diffuser l’information numérique par le biais de la lumière dans un pays ou 3% (une personne sur 3) seulement de la population ivoirienne, a accès à l’électricité et une personne sur quatre a accès à Internet.
Cette société a notamment, proposé le ” Lifi “, au lieu du ” Wifi “, une technologie innovante qui n’utilise pas les ondes électriques mais la lumière apportée par l’énergie solaire pour assurer la communication via satellite et offrir l’internet.
La vitesse de cette communication est beaucoup plus importante que le wifi et peut être même 100 fois plus rapide, a-t-il expliqué. Les startups africaines notamment, celles actives dans le domaine technologique enregistrent un développement à saute-moutons, laissant derrière elles les étapes vécues par ses similaires dans les pays développés lors des révolutions industrielles, a estimé de son côté Takeshi Watanabe, de ” Mobility 54 Investment “, une société japonaise d’investissement, active en Afrique.
Il a cité l’exemple de Kenya, où 30% de la population ont un compte bancaire traditionnel, contre plus 80% qui ont un compte de monnaie électronique sur leurs téléphones portables, ce qui a permis de dépasser les problèmes relatifs à l’absence d’agences bancaires de proximité, des distributeurs et le taux élevé des frais de transferts. La pénétration des transactions financières mobiles deviendra la base des activités commerciales et économiques et le payement sera toujours indispensable pour une transaction commerciale, a-t-il dit.
Selon Naonobu Fuwa, la JICA a lancé le concours NINJA (Next Innovation with Japan) destiné aux startups, lequel a permis de sélectionner 60 entreprises sur 2700 candidates de 19 pays, ajoutant qu’un évènement de pitch-présentation sera organisé en février 2021, pour sélection les 10 meilleures.