A partir du 3 décembre 2020, un appel d’offres international sur le projet ” Smart Grids ” ou compteurs intelligents sera lancé et évalué pour le compte de la STEG qui consacrera 1 milliard de dinars à sa réalisation, a révélé le directeur de la maîtrise de la technologie et le président du projet du réseau intelligent à la STEG, Néjib Chtourou.
Plus de 50 entreprises tunisiennes et étrangères ont participé à cet appel d’offres, dont le 1/3 d’origine tunisienne, pour approvisionner la STEG en compteurs intelligents. D’après Chtourou, l’appel d’offres est composé de 6 tranches dont une partie concerne les compteurs et deux tranches spécifiques aux systèmes informatiques répartis entre le système informatique de gestion des compteurs et l’autre pour la gestion des affaires des clients.
Selon lui, le projet est de type structurant et vient suite aux études de benchmarking réalisées avec d’autres pays. Il sera réalisé en deux étapes, la première vise à consacrer 10% des compteurs intelligents à basse tension pour le gaz et d’autres de moyenne tension.
Le projet est considéré comme projet pilote et ambitieux, devant permettre d’arrêter le système forfaitaire pour que le citoyen puisse contrôler à tout moment et à distance le rythme de la consommation de l’électricité et du gaz, outre la maîtrise de sa facture de l’énergie. Les compteurs intelligents permettront de calculer chaque mois les factures de la consommation.
Le responsable a fait savoir que la première étape du projet s’étale sur 3 ans avec une période de garantie d’une année octroyée par le fournisseur, à condition que l’usage des compteurs soit généralisé durant la période 2025-2029, affirmant que les compteurs intelligents seront généralisés en Tunisie à l’horizon 2029, à travers l’installation de près de 4 millions de compteurs.
Le projet devait démarrer en tant qu’expérience pilote en 2019 à Sfax, mais il a subi un retard pour des raisons que le responsable a qualifiées d’objectives et n’ayant aucun rapport avec le processus des marchés publics. Et de rappeler que l’appel d’offres international a été annoncé en août 2019 et la date butoir de présentation des offres avait été fixée pour décembre 2019.
Chtourou a expliqué que la STEG a reçu dans l’immédiat des demandes des participants à ce projet pour repousser les délais, donnant pour raison à cette réclamation le caractère relativement compliqué de l’appel d’offres qu’il a lieu d’étudier davantage. D’où, a-t-il dit, le report de l’appel d’offres à février 2020. Toutefois, le confinement général décidé dans le cadre de la prévention contre la pandémie du coronavirus a bloqué la marche dudit projet.
Il a fait observer que les reports se sont succédées depuis février 2020 jusqu’au 29 juillet 2020, coïncidant avec l’organisation de réunions avec le ministère de tutelle, pour décider la révision de certains composants du projet, à travers l’ajout de nouvelles régions au gouvernorat de Sfax. A, ce titre, quatre nouveaux districts ont été ajoutés pour se préparer à l’étape de la généralisation progressive du projet.
Sur le plan du financement, le responsable a affirmé que la STEG identifiera des mécanismes en la matière, en dépit des difficultés financières qu’elle connaît, tout en soulignant que le plan d’investissement de l’entreprise a montré que l’instauration de ce projet permettra à la STEG un retour sur investissement, soit une récupération au bout de 12 ans de ses investissements injectés dans tout le projet dont le coût global s’élève à 1 milliard de dinars.
Chtourou a, par ailleurs, indiqué que l’orientation vers les compteurs intelligents est devenue un impératif, d’autant que les compteurs classiques n’existeront plus sur le marché, précisant, à ce sujet, que 60% des compteurs en vente dans le monde, depuis 2018, sont ceux intelligents.
Il a affirmé que, grâce à ce type de compteurs, la consommation ne sera plus relevée par les agents, évitant ainsi le coût de leur déplacement, en plus de l’établissement d’une facture de consommation réelle, du gain de temps et la possibilité de mesurer à distance les paramètres des compteurs de la clientèle.
Le projet devrait, aussi, permettre de réduire les pertes commerciales et le vol, sachant que toute intervention humaine sur le compteur intelligent sera interceptée, au contraire des compteurs classiques.
Le responsable a estimé que les études techniques réalisées ont révélé qu’il est possible d’abaisser de 50% la perte énergétique lors de l’installation des nouveaux compteurs intelligents.
Concernant la Tunisie, Chtourou a fait savoir que certaines sociétés industrielles ont entrepris la fabrication de compteurs intelligents, émettant l’espoir de voir le pays participer à des appel d’offres internationaux.