Environ 13 recommandations ont été proposées par la nouvelle étude sur ” l’agriculture en contexte de crise sanitaire liée au COVID-19″, réalisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES),Ces recommandations sont relatives aux aspects financiers, stratégiques et organisationnels du secteur.
Sur le plan financier, l’étude appelle à mobiliser tous les moyens pour redresser les tendances économiques à leurs niveaux d’avant la crise Covid-19, en soutenant le pouvoir d’achat à travers des programmes d’aides sociales et économiques, en incitant la Banque centrale de Tunisie (BCT) à prendre des mesures discrétionnaires et avant-gardistes, non seulement contre le risque de pénurie de la liquidité mais aussi contre les menaces inflationnistes et à mettre en œuvre rapidement, des réformes institutionnelles en vue d’assouplir les procédures administratives. L’étude préconise de négocier avec les bailleurs de fonds des plans d’aide internationale et des reports du remboursement de la dette et de proposer des subventions pour les produits de base.
Sur le plan stratégique, elle propose le développement des méthodes et des outils d’élaboration de stratégies et de planification et la création des groupes de compétences pluridisciplinaires de gestion de crises, soulignant que le nouveau contexte économique, social et politique, généré par le Covid-19, impose l’adoption des nouvelles réformes stratégiques conçues selon une approche rénovée basée sur le dialogue afin d’arriver à un consensus adapté aux besoins de toutes les parties.
Concernant l’aspect organisationnel, l’étude de la FTDES suggère l’identification des problèmes et des besoins et la proposition des aides et appuis aux agriculteurs et activités sinistrés de manière à éviter les complications bureaucratiques.
Les auteurs de l’étude appellent en outre à améliorer la productivité en révisant les choix culturaux et en protégeant les ressources en terres et en eau qui sont de plus en plus rares et de qualité moyenne.
La priorité sera, ainsi, donnée aux produits déficitaires pour lesquels le taux de couverture des besoins de consommation est faible comme les céréales (blé tendre et blé dur), lesquels occupent une place importante dans le modèle de consommation alimentaire tunisien.
Pour les autres produits excédentaires, il convient de constituer des stocks stratégiques et à l’exportation afin d’éviter la baisse des prix et par conséquent des revenus des agriculteurs et des éleveurs.
S’agissant de l’encadrement des ouvriers et agriculteurs, l’étude propose des recommandations pour améliorer les conditions de transport des femmes ouvrières dans les zones rurales que toutes les initiatives mises en œuvre n’ont pas permis la résolution radicale.
Il s’agit d’organiser des réunions de dialogue avec les transporteurs dans les zones rurales, en présence des institutions en charge de ce dossier pour identifier des solutions rapides et réalisables avec des consignes clairement, définies sur les conditions de transport préconisées.
L’étude a également, recommandé de créer un fond de solidarité sociale en capitalisant sur l’expérience de l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale (UTSS), afin de financer le programme de soutien aux ménages vulnérables durant la phase de la gestion de la crise.
Intensification des mesures de suivi et de contrôle des circuits de distribution
L’étude a appelé à créer un observatoire des prix et des marges des produits alimentaires, à revoir les droits d’utilisation des marchés de gros et à mettre en place des marchés des producteurs pour atténuer l’influence des intermédiaires.
Le FTDES plaide, en outre, pour la révision de la politique de libéralisation des prix tout en appelant à développer un système d’information et de transparence des marchés agricoles afin d’encourager le partage de données, améliorer les systèmes d’information existants et promouvoir une meilleure compréhension partagée de l’évolution des prix alimentaires.