Une étude réalisée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) révèle que 21,2% des enfants tunisiens sont pauvres, alors que le taux de pauvreté moyen est de 15,2%.
Selon l’étude qui présente une analyse de la situation des enfants en Tunisie, ce taux s’explique par les disparités entre régions et milieux de résidence, le manque d’instruction des parents, la faiblesse des revenus des emplois agricoles et non qualifiés, le chômage et travail précaire des parents, la faible croissance économique ainsi que la faiblesse de la politique de protection sociale pour les enfants.
Par ailleurs, et selon les résultats de l’étude, 17,2% des enfants âgés de 0-5 ans sont obèses et 44,2% sont à risque d’obésité. Ce chiffre s’explique par l’existence d’un terrain génétique (au moins un parent obèse) ainsi que par les pratiques alimentaires obésogènes.
Le taux élevé s’explique, aussi, par le faible recours à l’allaitement exclusif jusqu’à six mois les mauvaises pratiques d’introduction d’aliments de complément ainsi que le manque d’exercices physiques.
Selon l’étude, la plupart des parents ne sont pas conscients des problèmes de surpoids de l’enfant et de nombreux professionnels de santé, notamment des médecins et des pédiatres, détournent les parents des bonnes pratiques d’alimentation du jeune enfant, selon la même étude qui a souligné l’incitation par l’Etat, via les subventions aux produits de base, à la consommation d’aliments hypercaloriques, favorisant l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Une forte prévalence des problèmes de santé mentale et des comportements à risque a aussi été identifiée. En effet, 72% des élèves ne disposent pas des compétences de base en calcul et 34% en lecture . Ce taux élevé s’explique par une couverture et qualité limitées de l’éducation préscolaire, l’abandon scolaire et la faible rétention des apprentissages.
Ce taux s’explique aussi par une faible compréhension de l’écrit une faible maîtrise des langues d’enseignement. Des lacunes ont été identifiées au niveau des capacités et de la déontologie des enseignants. En effet, l’étude a démontré la détérioration du dialogue social et l’incapacité à trouver des compromis, la faible gouvernance du système éducatif ainsi que et la capacité de l’Etat à augmenter l’efficience des dépenses publiques en éducation.
L’étude a aussi démontré une hausse du nombre d’enfants confrontés à la violence sous toutes ses formes. En effet, 17 449 cas de violences physiques et sexuelles ont été rapportés en 2018, contre 5992 en 2011-12. Cette hausse s’explique par les méthodes de discipline violentes, l’exploitation économique et la traite des enfants. Elle s’explique aussi par l’ignorance de la loi et des droits de l’enfant l’abandon scolaire, le manque d’alternative connue aux châtiments corporels ainsi que le développement de l’économie informelle et de la criminalité.
L’étude a aussi démontré une faible diffusion et mise en œuvre des lois protectrices pour les enfants, une faible capacités de lutte contre la corruption et la criminalité, un vide juridique et une insuffisance du dispositif de prévention/prise en charge des enfants victimes de violence.
L’objectif principal de l’étude étant de produire un document de référence sur la situation des enfants en Tunisie en fournissant une analyse robuste et utile de l’offre et de la demande de services visant la réalisation des droits de l’enfant pour tous les acteurs du développement, en vue de répondre aux défis liés à la réalisation des droits des enfants et des adolescents à l’horizon 2030.
Il s’agit aussi d’identifier les tendances en matière d’accès aux droits de l’enfant en relation avec les ODD (objectif de développement durable): Pauvreté et Faim ; Santé, Eau, Assainissement et Hygiène ; Education et Employabilité des jeunes ; Egalité de genre et Violences.
Pour atteindre ces objectifs, l’étude s’est basée sur des analyses statistique et documentaire ainsi que sur des ateliers de travail participatifs.