Dans son dernier rapport publié mardi 17 novembre 2020, l’agence de notation financière Standard & Poor’s (ou S&P) prévoit trois années difficiles six pays africains (Tunisie, Kenya, Nigeria, Afrique du Sud, Maroc et Egypte) à cause de la pandémie de la Covid-19. Ils seront confrontés à des risques élevés de leurs systèmes bancaires.
Mais de façon globale, Standard & Poor’s est pessimiste pour tout le se secteur bancaire mondial, lequel pourrait connaître encore des moments difficiles dans les prochaines années, car «le rétablissement des systèmes bancaires dans le monde aux niveaux pré-Covid-19 sera lent, incertain et très variable selon les zones géographiques», explique l’analyste de crédit chez S&P Global Ratings, Emmanuel Volland.
Pour S&P, les principaux risques auxquels les banques seront confrontées au niveau régional et mondial sont au nombre de quatre, à savoir :
- une aggravation ou prolongation des effets de la pandémie sur l’économie,
- des séquelles à plus long terme du soutien de court terme aux banques et aux emprunteurs,
- la hausse probable de l’endettement et du nombre de défauts d’entreprises,
- une évolution de l’immobilier défavorable à la qualité de crédit des banques.
Et pour ne rien arranger, l’agence de notation indique nommément qu’en Afrique, ce sont les secteurs bancaires tunisiens et nigérians qui devraient être “plus vulnérables au choc de la Covid-19“.
En effet, «au Nigéria, le rythme de la reprise du secteur bancaire va souffrir d’une croissance lente (contraction du PIB de 3,8% en 2020 et de 2% en moyenne en 2021-2022), d’une dépréciation de la monnaie locale (naira) et d’une volatilité des prix du pétrole», rapporte le site Financial Afrik, ajoutant qu’«en Tunisie, le coût du risque en 2020 et de manière plus significative en 2021-2022 va peser à terme sur la rentabilité des banques».
Idem pour le Kenya et l’Egypte, par contre le rapporte de l’agence de notation estime que «les systèmes bancaires marocains et sud-africains seront les moins touchés parmi les 6 pays africains précités».
Aux pays concernés de faire démentir ces prédictions de l’agence de notation américaine, en mettant en place des réformes douloureuses mais nécessaires et qui pourraient avoir des effets positifs dans les prochaines années.
TB