Les boulangeries seront exclusivement approvisionnées en matières premières (farine et semoule) par les minoteries du pays. C’est la décision qui a été prise par le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Mohamed Bousaid, dans le cadre d’une révision de l’ancienne décision du 22 juin 2016 régissant l’activité des boulangeries, a expliqué, jeudi 19 novembre à Tunis, lors d’un point de presse, la directrice générale de la concurrence et des études économiques, Fadhila Rebhi.
La responsable a précisé que la nouvelle décision stipule également l’obligation d’afficher le poids et le prix du pain à la boulangerie avec l’application des cahiers des charges régissant l’activité des boulangeries.
La décision s’adresse aux différentes boulangeries de type A (qui fabriquent le gros pain de 400 grammes au prix de 230 millimes) et aux boulangeries de type C, qui fabriquent les baguettes (200 grammes à 190 millimes). Il s’agit également des boulangeries non classées qui produisent du pain dont le poids ne dépasse pas 150 grammes et qui est vendu à des prix libres, et celles qui fabriquent aussi, d’autres pâtisseries (pizzas…).
“Cette mesure va impliquer une révision du cadre législatif régissant le secteur des boulangeries, lequel cadre date de 1956. L’objectif est développer le secteur et l’adapter aux évolutions en plus de la maîtrise des dépenses et l’orientation de la subvention vers les vrais bénéficiaires “, a expliqué Rebhi.
La farine et la semoule, exploitées par les boulangeries sont des matières de base, subventionnées par l’Etat, a-t-elle rappelé. La valeur de la subvention est passée de 730 millions de dinars (MDT) en 2010 à 1,800 milliard de dinars en 2020, selon Rebhi, qui explique cette augmentation par l’évolution des dépenses et de la consommation et aussi par l’augmentation du coût de production en raison de l’évolution des prix des produits importés et des intrants sur les marchés internationaux, alors que les prix de vente au public sont gelés depuis 2008.
Les céréales et dérivés accaparent la part du lion des dépenses de subvention (75%). La responsable a rappelé que l’une des raisons de la prolifération de la contrebande est les bas prix des matières subventionnées et leur abondance sur le marché.
A titre d’exemple, le prix réel d’un gros pain de 400 grammes est 650 millimes, mais il est vendu grâce au régime de la subvention à seulement 230 millimes.
Pour rappel, selon une enquête réalisée en 2015 par l’Institut national de la consommation, les Tunisiens jettent à la poubelle environ 900 000 pains, soit l’équivalent en valeur de 100 millions de dinars.