La Tunisie n’a pas réussi à gérer convenablement, la crise née du Covid-19, sur les plans économique, financier et social, a indiqué l’économiste, Saidane Ezzeddine , à l’agence TAP, dans une lecture du taux de croissance réalisé durant le troisième trimestre 2020, qui s’est situé au niveau de -6%.
“Comparé au deuxième trimestre de 2020, la croissance économique a évolué de +19,8%. Il s’agit de la reprise de l’économie après la levée du confinement général et du confinement ciblé. Mais cette reprise au troisième trimestre 2020, est insuffisante, dans la mesure où elle ne couvre même pas la chute enregistrée pendant le deuxième trimestre (-21,7%)”, a-t-il constaté.
D’après l’économiste, “pendant la période de confinement, et c’est vrai encore aujourd’hui, les entreprises avaient un besoin aussi urgent qu’exceptionnel de liquidités pour faire face à leurs dépenses de fonctionnement, dans une situation où le chiffre d’affaires s’est sensiblement contracté ou a simplement disparu, momentanément. Mais, elles n’ont pas pu accéder à ces financements. Pourtant, ces liquidités pouvaient être sous forme de nouveaux crédits, garantis ou non garantis par l’Etat. Elles pouvaient aussi, être sous forme de reports d’échéances de crédits ou de cotisations sociales ou autres”.
“La conséquence de cette gestion insuffisance de la crise, a été une perte importante d’emplois et la disparition de milliers d’entreprises, notamment, des PME”.
Saidane a fait savoir qu’au terme des neuf premiers mois de cette année, comparés aux neufs premiers mois de 2019, l’économie a enregistré une croissance négative de -10%, “difficile à rattraper d’ici la fin de l’année ou même l’année prochaine”.
Revenant sur le taux de croissance réalisé durant le troisième trimestre 2020, Saidane a précisé que le secteur des industries manufacturières a reculé de 3,2%, et celui des industries non manufacturières (mines et énergie) a régressé de 6,8%. “Le secteur le plus touché est celui des services marchands (tourisme, transport…), puisqu’il a reculé de 11,8%. Le seul secteur qui a enregistré une croissance positive est celui de l’agriculture (+3,6%)”.