Le syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI) a mis en garde, vendredi, contre le risque d’effondrement de la filière des viandes rouges, en raison des difficultés auxquelles elle est confrontée. Réagissant au communiqué de la Chambre syndicale nationale des commerçants des viandes en gros publié le 18 novembre et faisant état de l’incapacité de la production nationale de viande bovine, à couvrir les besoins des citoyens, le SYNAGRI a affirmé qu’il s’agit d’une tentative d’induire l’opinion publique en erreur et que la production nationale (veaux locaux et importés de boucherie) satisfait bien la consommation nationale.
Le syndicat a aussi, considéré que la chute des prix à la production (carcasses de veaux locaux entre 10 et 12 dinars le kg/ et carcasses de veaux importés entre 13 et 17 dinars le kg) constitue une catastrophe pour la production nationale et les éleveurs d’autant plus que la baisse des prix à la production ne s’est pas traduite par une baisse des prix à la consommation qui varient toujours entre 24 et 30 kg pour la viande bovine.
Le syndicat a estimé, en outre, que la cherté des aliments pour bétails impactera négativement, le secteur de l’élevage en l’absence d’un contrôle de la part des ministères de tutelle, des opérations d’importation des matières premières, estimant qu’une telle situation pourrait conduire à un effondrement des filières des viandes et du lait.
Le syndicat a par ailleurs, annoncé que les opérations d’importation des veaux maigres destinés à l’engraissement ont démarré depuis deux mois (une moyenne de 3500 têtes) et que les éleveurs parient sur la production nationale et le soutien de l’Etat à la filière des viandes rouges, considérant, à ce titre que l’importation des viandes frigorifiées n’est pas la solution pour réguler le marché, mais plutôt le dernier clou à planter dans le cercueil de la filière