Les résultats préliminaires d’une étude intitulée “Analyse du marché du travail tunisien et des mesures nécessaires pour promouvoir la croissance et l’emploi” ont révélé que le taux de participation des femmes au marché du travail reste en deçà des attentes pendant la période pré pandémique, et que la crise épidémiologique a aggravé la situation et augmenté le taux de chômage des femmes qui demeure plus élevé que celui des hommes.
Présentée, lors des journées du dialogue social, l’étude a fourni une comparaison statistique des taux de chômage des femmes au quatrième trimestre 2019, qui s’élevait à 21,7% et au deuxième trimestre 2020 (pendant la période de la pandémie), au cours duquel il a atteint 25%, (le taux de chômage est de 18%).
L’expert, Abderrazak Zouari qui a présenté les résultats de l’étude, a indiqué que l’une des caractéristiques qui distinguent le marché du travail avant l’aggravation de la situation épidémiologique liée à la propagation du Coronavirus est le faible taux de femmes actives, qui ne dépasse pas 28% contre 68,8% pour les hommes.
Lors de cette rencontre tenue sous le signe “L’économie sociale et solidaire et le marché du travail en Tunisie: Faux problèmes ou questions justifiées”, il a indiqué que le taux de femmes actives augmente dans le groupe d’âge de 25 à 29 ans pour atteindre 50,1% et reste faible parmi les autres groupes d’âge pendant la période Pré-pandémie.
L’étude réalisée pendant la période pré-pandémique et a été mise à jour pour suivre les conséquences de la pandémie sur le marché du travail. Parmi les recommandations de l’étude figure, notamment, un appel à l’instauration d’un dialogue social sur le travail des femmes pour les encourager à intégrer la vie active.
Zouari a indiqué que le marché du travail a été marqué par une baisse en matière de création d’emplois, indiquant qu’au cours de la période allant de 2005 à 2019, seulement 42 mille emplois environ ont été créés par an.
Ce taux a diminué au cours de la période 2011-2018 passant à 27 540 par an, en plus des pertes d’emplois estimées à 430 000 emplois pendant la période pandémique.
L’étude a, également, appelé à la création d’un fonds d’assurance pour les personnes ayant perdu leur travail, ainsi qu’à la révision des procédures d’accès aux systèmes de formation professionnelle et d’enseignement supérieur et à l’amélioration des possibilités de rejoindre la formation professionnelle afin de former une main-d’Å“uvre qualifiée adaptée aux besoins des secteurs productifs.
L’étude a appelé à développer l’économie sociale et solidaire pour lutter contre toutes les formes de marginalisation et surmonter les obstacles juridiques et institutionnels afin de favoriser le passage vers l’économie organisée.